Mesures pour relancer l’économie roumaine
Daniela Budu, 05.06.2020, 12:01
La politique des intérêts de la Banque nationale de
Roumanie (BNR) doit être prudente, estime Eugen Rădulescu, le chef de la Direction de
la stabilité financière de l’institution. A son avis, la réduction plus
agressive des taux d’intérêt pourrait entraîner une chute quasi immédiate du
taux de change et mettrait à mal la confiance des partenaires étrangers.
La dimension des déficits budgétaire et de compte
courant, tout comme la perspective de leur augmentation ont déterminé les plus
importantes agences de notation à changer de vision quant à leur évaluation de
la Roumanie de stable à négative, ce qui la rapproche de la sortie des rangs
des pays recommandés pour y investir. C’est ce qu’écrit dans une tribune de
presse le même Eugen Rădulescu. Si cela arrivait, ce serait terrible pour
l’économie roumaine, estime-t-il, car sa capacité de financer le déficit sur le
marché extérieur serait sévèrement affectée, alors que le coût des crédits
s’envolerait. Plus encore, le représentant de la BNR précise que la Roumanie
est entrée dans cette période de pandémie sans réserves budgétaires, ni
sanitaires. Selon lui, la BNR a fait preuve de prudence, en augmentant les
liquidités du système bancaire et en réduisant le taux directeur.
Par ailleurs, après sa réunion de jeudi, le gouvernement
de Bucarest a fait savoir que le programme destiné aux PMEs (IMM Invest) avait
été amélioré et s’est dit prêt à renforcer le budget alloué, si bien que d’ici
trois semaines le nombre des compagnies bénéficiaires devrait tripler.
Jusqu’ici plus de 3000 PME ont contracté des financements par ce programme,
soit un total de 2,5 milliards de lei (environ 520 millions d’euros). De son
côté, le ministre des Finances, Florin Cîţu, a précisé que le programme pouvait
soutenir un maximum de 4000 compagnies, mais, si cela s’avérait nécessaire, de
nouvelles sommes seraient prévues dans le prochain collectif budgétaire. Et
c’est toujours jeudi que le gouvernement a adopté un mémorandum jetant les
bases d’un programme similaire de soutien financier aux grandes compagnies.
Le ministre des Finances Florin Cîţu a ajouté : «
Nous y avons inclus une catégorie qui a été laissée de côté : les
compagnies affiliées et les partenaires et celles qui ont plus de 250 employés.
Désormais, toutes les compagnies de Roumanie peuvent avoir accès à ce
financement. »
Notons pour terminer que l’enveloppe allouée au programme
destiné aux grandes compagnies est de 8 milliards de lei (environ 1,6 milliards
d’euros). Le programme sera opérationnel d’ici un mois tout au plus. (Trad.
Valentina Beleavski)