Match d’adieu de la « génération d’or » du foot roumain
La génération d’or du football roumain a joué samedi son dernier match sur l’Arène Nationale de Bucarest, devant près de 55 000 spectateurs. Sur le terrain : Gheorghe Hagi, Gheorghe Popescu, Florin Raducioiu, Dan Petrescu et bien d’autres footballeurs roumains connus du monde entier.
Bogdan Matei, 27.05.2024, 12:25
Un dernier match, devant 55 000 spectateurs
La génération d’or du football roumain a fait ses adieux samedi, lors d’un dernier match sur l’Arène Nationale de Bucarest, devant un nombre record de spectateurs : près de 55 000. Petits et grands, les Roumains ont afflué sur le plus grand stade de la capitale pour voir jouer une dernière fois les joueurs qui ont fait la fierté du football roumain en enregistrant les meilleurs résultats de l’histoire de l’équipe nationale.
Gheorghe Hagi, Gheorghe Popescu, Florin Raducioiu, Dan Petrescu et bien d’autres – cette génération est connue du monde entier. Elle a fait ses débuts à l’époque communiste, qui l’a appris la résilience face aux privations, avant d’exploser carrément après la Révolution de décembre ’89, lorsque, libérée de l’interdiction de se faire transférer à l’étranger, elle a pu montrer son talent au sein de grands clubs de foot d’Europe.
Les années 80 ont été les meilleures des clubs nationaux.
En 1983, l’équipe de l’Université de Craiova (sud) arrivait dans les demi-finales de la Coupe de l’UEFA. Une année plus tard, Dinamo Bucarest jouait en demi-finale de la Coupe des clubs champions européens. Puis le 7 mai 1986, Steaua Bucarest en adjugeait le trophée à Séville, en Espagne, après avoir battu la fameuse FC Barcelone, par 2 buts à 0, aux tirs au but.
En février 1986, à Monte Carlo, la même équipe Steaua Bucarest remportait la Supercoupe de l’UEFA, par 1 but à 0, face à Dinamo Kiev. Enfin, en 1989, on l’a retrouvait dans la finale de la Coupe des clubs champions européens.
Les années ’90 – l’époque de gloire de la sélection nationale
Formées exclusivement de footballeurs roumains, les équipes bucarestoises Steaua et Dinamo allaient devenir par la suite les principales sources de joueurs pour la sélection nationale, qui s’est fait remarquer, elle, dans le années ’90. En témoignent ses 3 participations à la Coupe du monde de football (en Italie en ’90, aux Etats-Unis en ’94 et en France en ‘98) et à deux tournois finaux européens (celui d’Angleterre en ’96 et celui accueilli par la Belgique et les Pays-Bas en 2000).
Mais la plus grande performance des tricolores roumains a été lors de la Coupe du monde des Etats-Unis, en ’94. Entraînée par Anghel Iordanescu, la sélection nationale, qui réunissait à l’époque les plus grands noms du foot roumain, était arrivée dans les quarts de finale après avoir éliminé dans les 8e de finale l’Argentine, vice-championne du monde à l’époque, par 3 buts à 2. Dans les quarts de finale, ils ont fini par s’incliner devant la Suède, sur un score de 4 à 5, aux tirs au buts.
Les stars du foot roumain
Les leaders incontestables au sein de l’équipe et sur le terrain, ont été sans doute Gheorghe Hagi (milieu offensif) et Gheorghe Popescu (défenseur central). Gheorghe Hagi a joué pour Real Madrid et Barcelone, alors que Gheorghe Popescu est devenu le capitaine de FC Barcelone.
Un autre joueur emblématique de la Roumanie, Dan Petrescu (ancien arrière-droit) a fait carrière aux sein de Chelsea Londres. Pour sa part, Florin Răducioiu, qui jouait à l’avant-centre, est le seul footballeur roumain à avoir participé à tous les grands championnats nationaux d’Europe (en Angleterre, en France, en Allemagne, en Italie et Espagne).
« Le pays leur remercie »
Trois décennies plus tard, ils se sont tous réunis, samedi, à Bucarest, sur l’Arène nationale, devant un public nombreux et très fier d’eux, pour un dernier jeu de ce que fut la Génération d’or du football roumain. Leurs adversaires – les World Stars, comme on les a appelés, soit plusieurs joueurs internationaux connus, sélectionnés par le portugais Jose Mourinho. Victoire pour la Roumanie, avec 3 buts à 2. A la fin du match, Jose Mourinho a conclu : « Ces gars ont écrit l’histoire pour leur pays. 30 ans plus tard, leur pays ne les a pas oubliés, leur pays leur a remercié ». (trad. Valentina Beleavski)