Marches pour les forêts roumaines
România Internațional, 04.11.2019, 12:50
Quelques milliers de personnes ont protesté
dimanche, dans plusieurs villes de Roumanie, contre les coupes illégales d’arbres
et contre les violences faites aux gardes forestiers. « La marche pour les
forêts » a été organisée par trois associations, Greenpeace, Agent Green et
Declic. Leur but était d’attirer l’attention sur les effets négatifs des
défrichements massifs. Les ONGs rappellent aussi les cas récents de gardes
forestiers tués par les voleurs de bois, au mois de septembre et respectivement
octobre 2019. Ces dernières années, six gardes forestiers ont été tués et
quelques 200 gardes ont été agressés, battus ou menacés de mort par des
délinquants surpris en train de couper ou de voler du bois. Parmi les revendications
des associations : la surveillance des forêts par satellite, des GPS
obligatoires pour les voitures qui transportent du bois et des caméras de
surveillance placées dans des endroits-clé.
Les dernières données de l’Inventaire forestier
national montrent l’intensification sans précédent des abattages illégaux. Les effets
sont des plus graves : des terrains décapés, des glissements de terrain,
des avalanches, des inondations ravageuses, des zones désertifiées, de la pollution.
Radu Melu, coordinateur national du département Forêts du WWF Roumanie (World
Wild Fund for Nature), propose des solutions pour la sécurité des gardes
forestiers et la protection des forêts, comme le contrôle du bois à la sortie
de la forêt et l’empreinte digitale des camions : « Nous
avons proposé une solution efficace, que nous avons discuté avec toutes les parties
impliquées dans le domaine forestier. Il s’agirait de renoncer au système de surveillance
des forêts basé sur le marquage des arbres, système qui ne s’est pas montré
efficace ces 30 dernières années. On ferait alors, en suivant aussi les pré-requis
de la Commission européenne, un contrôle lors de l’entrée du bois sur le marché.
Malheureusement, le système de martelage forestier utilisé en Roumanie est
vieilli et ne peut même par être utilisé en cas de procès. »
Romsilva, la Régie nationale des Forêts, qui gère
les forêts de l’Etat, déclare que 50.000 m3 de bois sont coupées illégalement
chaque année en Roumanie. La vraie quantité de bois volé s’élèverait à 8,8
millions de m3, soutiennent de leur côté les activistes environnementaux. Ces
dernières années, les écologistes sont allés faire des investigations sur le
terrain et ont dévoilé le fonctionnement d’une vraie mafia qui règne sur les
défrichements illégaux. Seulement, le système intriqué de complicités et d’intérêts
perdure et tout le monde y est impliqué : des gardes forestiers aux hommes
politiques locaux qui ont souvent des business avec le bois abattu illégalement.
Rajoutons aussi que les défrichements massifs représentent une des causes du
changement de l’habitat de l’ours brun. Les ours vont de plus en plus souvent dans
les endroits habités à la recherche de la nourriture. Récemment, plusieurs
personnes ont été blessées par les ours en Roumanie et un homme a même été tué.
(Trad. Elena Diaconu)