Maia Sandu, le prochain président de la République de Moldova
Économiste
de son état et ayant un master en administration publique à la
prestigieuse université américaine de Harvard, Maia Sandu a été
conseillère du directeur exécutif de la Banque Mondiale,
ex-ministre et ex-cheffe du cabinet de Chisinau pour un bref laps de
temps.
Bogdan Matei, 16.11.2020, 00:20
Économiste
de son état et ayant un master en administration publique à la
prestigieuse université américaine de Harvard, Maia Sandu a été
conseillère du directeur exécutif de la Banque Mondiale,
ex-ministre et ex-cheffe du cabinet de Chisinau pour un bref laps de
temps.
La pro-européenne Maia Sandu devient à 48 ans cheffe de
l’Etat à la place du président sortant, le socialiste pro-russe
Igor Dodon. Elle a été élue dimanche au tour décisif du scrutin
présidentiel avec un score de 57% des voix, par rapport à 43%
exprimés en faveur du président sortant. Ce fut sans aucun doute
une revanche après la finale que Mme Sandu avait perdue il y a
quatre ans face au même Igor Dodon. Et ce fut, une fois de plus, un
vote massif en faveur de Mme Sandu et surtout contre Dodon. Les
candidats promoteurs de la réunification avec la Roumanie ou du
moins partisans d’un rapprochement avec l’Europe, éliminés de la
course électorale au premier tour, ont immédiatement annoncé leur
appui inconditionnel pour Maia Sandu au second tour du scrutin.
Une
autre annonce a surpris tous les commentateurs politiques : le
sulfureux maire de Balti, la deuxième ville la plus grande de
République de Moldova, le populiste pro-russe Renato Usatâi, classé
en troisième position il y a deux semaines, a exhorté ses électeurs
à voter pour Maia Sandu. C’était un appui inattendu et consistant
puisque M Usatâi avait remporté quelque 17% des voix au premier
tour. Il dit avoir été soumis à des pressions de la part du
pouvoir pour soutenir M Dodon et espère que Maia Sandu puisse
démanteler le système de corruption généralisée dont le patron
serait le président sortant.
Tout comme durant le premier tour, les
voix qui ont fait pencher la balance en faveur de Mme Sandu ont été
ceux de la diaspora, où, malgré toutes les restrictions imposées
par la pandémie, la présence aux urnes a été très importante, de
plus d’un quart de million de citoyens, un véritable record. « Les
Moldaves ont voté parce qu’ils veulent que leur voix soit entendue,
ils veulent être respectés, ils souhaitent que le pouvoir fournisse
des solutions à leurs problèmes, a constaté la présidente élue.
Tous les analystes concordent lorsqu’ils affirment que le mandat
présidentiel sera pour Maia Sandu beaucoup plus difficile que le
scrutin. Maia Sandu devient la présidente de l’État le plus
pauvre d’Europe, comme l’attestent toutes les statistiques
spécialisées. Elle doit gérer une administration affaiblie par la
corruption et minée par la clientèle politique de l’ex-président.
En plus, Maia Sandu est tenue de cohabiter avec un gouvernement
socialiste pro-russe et de collaborer avec un Parlement également
dominé par la gauche. Les alliés les plus importants de la
présidente élue seront probablement les citoyens moldaves, l’Union
européenne et la Roumanie. A Bucarest, le président Klaus Iohannis
a félicité sa nouvelle homologue pour cette victoire, alors que le
premier ministre roumain, Ludovic Orban, a promis de soutenir les
initiatives de la nouvelle présidente, tant depuis Bucarest que
depuis Bruxelles.