L’OTAN et les nouvelles menaces
La Roumanie accueille depuis plusieurs années des bases militaires américaines, ainsi que plusieurs éléments du bouclier antimissile que les Etats Unis ont installé en Europe de l’est. Pourtant, cette présence militaire américaine pourrait augmenter, si le pays le souhaite, estime Mircea Geoană, adjoint au secrétaire général de l’OTAN. Ces propos reposent sur le fait que la Russie ne cesse de renforcer ses capacités militaires dans la région de la mer Noire.
Bogdan Matei, 23.06.2020, 12:26
La Roumanie accueille depuis plusieurs années des bases militaires américaines, ainsi que plusieurs éléments du bouclier antimissile que les Etats Unis ont installé en Europe de l’est. Pourtant, cette présence militaire américaine pourrait augmenter, si le pays le souhaite, estime Mircea Geoană, adjoint au secrétaire général de l’OTAN. Ces propos reposent sur le fait que la Russie ne cesse de renforcer ses capacités militaires dans la région de la mer Noire.
La Roumanie, ajoute le responsable otanien, occupe une position géographique très complexe et possède tous les arguments pour demander une présence alliée ou américaine plus solide dans la région. Ecoutons Mircea Geoană : « A mon sens, il faut présenter une série d’arguments, qui sont évidents. D’un côté, la présence agressive et la consolidation des capacités militaires offensives de la Fédération de Russie en mer Noire et, de l’autre, la base de Mihail Kogalniceanu (dans le sud-est de la Roumanie), qui est parfaitement située du point de vue géographique et stratégique pour accueillir des forces expéditionnaires. Je suis convaincu que nos leaders, nos militaires, nos diplomates connaissent très bien ces arguments et je sais qu’à l’heure où l’on parle, ou dans la période suivante, ils utiliseront leur influence pour faire mettre en avant nos intérêts nationaux », a déclaré Mircea Geoană.
Ancien ambassadeur de Roumanie à Washington et ministre des Affaires Etrangères dans les années 2000, lorsque la Roumanie a intégré l’OTAN, Mircea Geoană partage les mêmes positions que la diplomatie de Bucarest. Le 12 juin, à l’occasion même de la Fête nationale de la Fédération de Russie, l’actuel ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, a convoqué l’ambassadeur russe à Bucarest, Valery Kuzmin, pour lui communiquer que la présence de la Fédération de Russie parmi les menaces sécuritaires mentionnées dans la nouvelle stratégie de défense de la Roumanie ne devrait pas constituer « une surprise ». C’est une conséquence du comportement connu de la partie russe dans la région, un comportement qualifié de « déstabilisateur » par les responsables de Bucarest, y compris dans le cadre des prises de position communes au niveau de l’OTAN et de l’UE.
Par ailleurs, Mircea Geoană affirme que, même si le président Donald Trump vient de décider d’une réduction du nombre de militaires américains déployés en Allemagne, la présence américaine en Europe ne devrait pas baisser, mais qu’elle serait adaptée aux nouvelles réalités stratégiques.
Pour ce qui est de la Chine, l’adjoint au secrétaire général de l’OTAN a expliqué que l’Alliance analysait l’ascension évidente de Pékin. Il a aussi mentionné le risque représenté par la distorsion de la compétition économique mondiale, lorsqu’un Etat ne fait qu’acheter des idées, des personnes qualifiées et des entreprises entières, des pratiques courantes de la Chine sur la scène mondiale. La pandémie de COVID 19 n’a pas éliminé les risques sécuritaires existants, elle les a même amplifiés, et baisser la garde serait une grave erreur, a conclu le secrétaire général adjoint de l’OTAN, Mircea Geoană.