L’état de l’Union européenne
« La pandémie de coronavirus et les incertitudes qu’elle a engendrées ne sont pas finies et les Européens continuent à souffrir et à vivre une période de forte anxiété. Notre priorité est de traverser ensemble cette épreuve », a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, durant son premier discours sur l’état de l’Union prononcé mercredi à Bruxelles.
Eugen Coroianu, 17.09.2020, 11:52
« La pandémie de coronavirus et les incertitudes qu’elle a engendrées ne sont pas finies et les Européens continuent à souffrir et à vivre une période de forte anxiété. Notre priorité est de traverser ensemble cette épreuve », a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, durant son premier discours sur l’état de l’Union prononcé mercredi à Bruxelles.
S’exprimant devant le plénum du Parlement européen, elle a remercié les médecins et les soignants ainsi que tous les travailleurs en première ligne qui ont assumé des risques pour nous tous. Ursula von der Leyen a annoncé la création d’une agence de recherche biomédicale de l’UE et la convocation d’un sommet mondial sur la santé la semaine prochaine en Italie, dans une tentative de mieux préparer l’Union pour gérer les futures pandémies. Par ailleurs, la présidente de la Commission européenne a proposé la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre dans l’espace communautaire à l’horizon 2030 par rapport à 1990, alors que l’objectif actuel est de 40%. Le but est d’obtenir la neutralité carbone avant 2050, selon les agences internationales de presse.
La responsable européenne a reconnu que cette majoration aurait des conséquences sur le secteur énergétique, les transports et l’agriculture, affirmant qu’elle était « trop importante pour certains et insuffisante pour d’autres », mais souligné le fait que l’Europe était capable de la réaliser. Afin de financer cet objectif, Mme von der Leyen a précisé que le plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d’euros, sur lequel les Etats membres s’étaient entendus en juillet, serait financé à hauteur de 30% par des obligations vertes. Elle a annoncé aussi l’élaboration prochainement d’une stratégie pour l’espace Schengen de libre circulation, reposant sur la liberté du marché interne et insisté sur la numérisation dans tous les domaines.
La Commission s’assurera aussi que les fonds alloués au budget commun et à l’instrument de relance économique soient protégés de toute forme de fraude, corruption ou conflit d’intérêts. Par ailleurs, la présidente de la Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle présenterait « un plan d’action » contre le racisme et les « crimes de haine, qu’ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité ». Enfin, elle a exhorté les Etats membres à avoir « le courage » de renoncer à leur droit de blocage pour permettre de sanctionner les violations des droits humains et passer enfin au vote à la majorité qualifiée.
Sur le front du Brexit, alors que les relations s’enveniment avec Londres, la présidente de la Commission a averti : l’accord scellant le départ du Royaume-Uni de l’UE, signé en janvier, ne peut être modifié unilatéralement, comme le souhaite le premier ministre britannique Boris Johnson. Enfin, Ursula von der Leyen, qui a promis de diriger une Commission « géopolitique », a aussi mis en garde la Turquie contre toute tentative d’« intimidation » dans le conflit gazier qui l’oppose à la Grèce en Méditerranée orientale.