Les syndicats sont mécontents
Leyla Cheamil, 02.02.2023, 12:41
Sur toile de fond de la
flambée des tarifs énergétiques et des combustibles et de la hausse de
l’inflation, notamment du prix des aliments, 2023 démarre par de nouvelles
protestations syndicales en Roumanie.
Les salariés de l’Education
nationale sont descendus dans la rue pour mettre de nouveau les projecteurs sur
leurs revendications. Ils ont manifesté mercredi devant le siège du
gouvernement de Bucarest, pour demander des salaires décents, notamment pour le
personnel non didactique. Celui-ci touche des revenus allant de 1 800 à 2 300
lei, soit le SMIC tout au plus, alors que l’inflation a atteint les 16,4 % en
décembre dernier, entraînant la majoration des prix des produits de base et des
utilités et implicitement – un niveau de pauvreté plus profond. Plus encore,
les salaires des enseignants ne sont pas du tout motivants, affirment les
syndicalistes, demandant l’adoption d’un acte normatif qui repositionne les
salariés de l’enseignement dans la hiérarchie des fonctions publiques en les rapportant
au niveau de qualification professionnelle et à l’importance de l’éducation au
sein de la société.
En même temps, la Fédération
des Syndicats Libres de l’Enseignement, la Fédération des Syndicats de
l’Education « Spiru Haret » et la Fédération nationale syndicale
« Alma Mater » attirent l’attention sur un point névralgique de l’enseignement
roumain : un manque aigu d’enseignants qualifiés à cause des salaires trop
bas, puisque « trop peu de jeunes optent pour un métier dans
l’enseignement et ceux en fin de carrière optent pour la retraite ». Cela a une
autre conséquence pour le moins inquiétante : on constate, ces dernières
années, une croissance alarmante du nombre d’enseignants non qualifiés, alors
que leur nombre devrait diminuer d’une année à l’autre, lit-on dans un
communiqué des syndicalistes.
Et l’éducation n’est pas le
seul secteur mécontent. S’y ajoute le système sanitaire. La Fédération « Sanitas »
démarrera le 6 février prochain des manifs devant le siège du Gouvernement. Les
syndicalistes de la Santé ont plein de revendications eux aussi, dont deux sont
les plus urgentes : augmenter les revenus d’au moins 15 % pour compenser
l’inflation et consulter les syndicats avant d’élaborer la future loi des
salaires, pour éliminer les discriminations existant actuellement entre médecins,
infirmiers et aides-soignants ou bien pour éviter les diminutions de
revenus.
Et pas en dernier lieu, la
Fédération des syndicats de la sylviculture « Silva » a récemment organisé
une manif contre la vente des forêts qui appartiennent à l’Etat. Ils ont contesté notamment un projet de loi qui
permettrait, à leur avis, de privatiser les forêts de l’Etat. De son côté, le
gouvernement répond qu’il ne s’agit pas de privatiser les forêts, mais d’une
initiative législative portant sur le gouvernement d’entreprise, un objectif
assumé dans le Plan national de relance et de résilience.
Autant de mécontentements syndicaux
en ce début d’année.