Les routiers roumains protestent
Des milliers de routiers roumains ont protesté mercredi, principalement contre l'augmentation du prix des assurances auto et contre l'augmentation des accises sur les carburants. Les agriculteurs les ont rejoints.
Roxana Vasile, 11.01.2024, 09:33
En
2024, la Roumanie organisera tous les 4 types
d’élections -parlementaires, européennes, présidentielles et locales. Par conséquent,
toute protestation, ça tombe mal pour les partis qui forment la coalition à la
gouvernance. Néanmoins les récentes décisions des sociaux-démocrates et des
libéraux, auxquelles s’ajoutent des mécontentements latents, plus
anciens, tout cela peut perturber les plans électoraux du pouvoir, à la
grande joie, voire au bénéfice de l’opposition.
Les manifs s’enchaînent
Après une année 2023 parsemée de grèves, de manifs, de
marches ou de piquets ayant comme protagonistes des représentants de nombreuses
catégories sociales, 2024 commence aussi
par la protestation spontanée des routiers. Si bien que des milliers de
chauffeurs roulaient, mercredi, à vitesse réduite et presque bloquaient les
routes nationales et les périphériques des grandes villes, mécontents surtout de
l’augmentation du prix des assurances automobiles et des accises sur les
carburants. Bénéficiant actuellement d’un plafonnement, les prix des assurances
auto sont quand même très élevés, sous l’impact de la faillite des grandes entreprises du
domaine en 2022 et 2023.
Les demandes des
manifestants
Les chauffeurs de poids-lourds se sont donc rendus à
Bucarest pour exprimer publiquement leurs mécontentements. Parmi eux, Constantin
Dogărescu qui a expliqué pour Radio Roumanie :
« Nous protestons contre les conditions dans
lesquelles le gouvernement roumain nous a amenés, à savoir un impôt triple à
payer par les PME. Pourquoi tripler les impôts de 1 à 3 % à partir du 1er
janvier ? Cela ne s’est produit dans aucun pays au monde. Nous protestons
aussi à cause des prix élevés des assurances – les nouveaux tarifs sont trop
élevés pour la catégorie B0. Pour un tracteur, on arrive à payer environ 16 000
ou 18 000 lei (l’équivalent de 3 200 ou 3 600 euros). C’est vraiment hors du
commun, même en Allemagne c’est moins cher. Nous sommes déjà descendus une fois
dans la rue, en 2016, lorsque les tarifs étaient toujours trop chers et ils ont été
réduits à presque 8 000 lei pour les véhicules B0. »
D’autres problèmes
En plus du plafonnement des prix de l’assurance auto pour
les camions à 5 000 lei, par ordonnance d’urgence, les routiers demandent
également l’élimination de balances aux douanes. Selon eux, ces balances
fonctionnent mal et, en outre, causent des files d’attente énormes, surtout durant
les périodes de l’année à trafic intense. Les routiers proposent que le pesage
des camions se fasse selon le modèle occidental, c’est-à-dire en déplacement, de
manière électronique, à 10-15 km de distance de la frontière.
Et ce n’est pas
tout. Le président de la Fédération des opérateurs roumains de transport,
Augustin Hagiu, passe en revue d’autres demandes :
« Je ne suis
pas l’organisateur de la manifestation, mais je suis en contact permanent avec
tous mes collègues du pays. Je me suis adressé aux ministères, mais en
vain ! Je leur ai parlé du traitement fiscal discriminatoire entre les
salariés du milieu privé et ceux de l’Etat, le tout en vain ! Je leur ai
dit que le système « RO e-Transport » ne devait pas être étendu à
tous les transports internationaux, mais il devait être appliqué, de même qu’en
Pologne, en Hongrie et dans d’autres pays, uniquement pour les marchandises à
grande fréquence, car sinon, elles bloqueront l’économie. Les gouvernants ont
également raté l’entrée dans l’espace Schengen, et nous aurons donc des coûts
encore plus élevés et des contrôles encore plus drastiques à la frontière. Eh
bien, combien de temps vont-ils continuer de cette manière ? »
Disons pour terminer que les agriculteurs ont également rejoint
mercredi la manifestation des camionneurs. (trad. Andra Juganaru)