Les protestations contre les restrictions s’amplifient
Des protestations ont eu lieu à Bucarest, mais aussi dans plusieurs villes de Roumanie, lundi soir et aussi durant la nuit de lundi à mardi, contre l’affermissement des restrictions imposées par le gouvernement afin de combattre la pandémie. Les participants ont scandé des slogans contre les autorités, brulé des masques de protection et dénoncé ce qu’ils appelaient « la dictature sanitaire ».
Eugen Coroianu, 30.03.2021, 00:15
Des protestations ont eu lieu à Bucarest, mais aussi dans plusieurs villes de Roumanie, lundi soir et aussi durant la nuit de lundi à mardi, contre l’affermissement des restrictions imposées par le gouvernement afin de combattre la pandémie. Les participants ont scandé des slogans contre les autorités, brulé des masques de protection et dénoncé ce qu’ils appelaient « la dictature sanitaire ».
Les protestataires ont demandé la démission du premier ministre et de plusieurs responsables chargés de la gestion de la crise provoquée par le coronavirus. « Liberté ! » ont scandé les manifestants, qui ont également demandé la réouverture des écoles, des salles de spectacles et de sport, ainsi que des secteurs de la restauration et du tourisme, les plus touchés par les mesures imposées jusqu’ici. Voici ce que disait un protestataire de Constanta, dans le sud-est, où un millier de personnes sont descendues dans la rue : « Le secteur de la restauration est fermé. Les écoles ferment, ouvrent, ferment à nouveau et les élèves n’apprennent plus rien. Nous demandons la démission d’Arafat, de Cîtu et des explications publiques pour toutes les mesures imposées. Nous ne voulons plus porter des masques en plein air. » déclarait un protestataire de Constanta.Dans cette ville port à la Mer Noire, les gendarmes ont été présents pour assurer l’ordre public et aucun incident notable n’a été signalé.
En échange dans la Capitale, les protestations, pacifiques pour la plupart, sont devenues violentes vers la fin. Certains participants ont jeté des pierres et des bouteilles sur les gendarmes. Plusieurs vitrines ont été cassées et le trafic routier dans le centre-ville a été interrompu à plusieurs reprises. Près de 200 personnes ont été interpellées et se sont vu infliger des amendes. Selon les autorités 12 gendarmes ont été légèrement blessés. Le préfet de la Capitale Alin Stoica a déclaré que ceux qui ont instigué à la violence devraient payer pour leurs faits et a félicité les gendarmes pour le calme avec lequel ils ont agi. Il a également remercié tous ceux qui respectaient les mesures adoptées par les autorités et qui comprenaient que les inconvénients provoqués étaient un prix assez réduit à payer en échange de la santé et de la vie des personnes que nous aimons.
Parmi les différents groupes de protestataires ont figuré aussi les représentants du parti « l’Alliance pour l’Union des Roumains », qui avaient annoncé d’ailleurs leur participation à toutes les manifs de ce genre de Roumanie. Des violences ont également été enregistrées à Galati, dans l’est, où la foule a lancé des pétards et des pierres sur les gendarmes. A Timisoara, dans l’ouest quelque 300 personnes, dont la plupart ne portaient pas de masques ont traversé le centre-ville sans aucun autre incident, tout comme à Cluj dans le nord-ouest et à Brasov dans le centre.
Au sujet de toutes ces protestations, le premier ministre roumain Florin Cîtu a déclaré que :« Vous le savez très bien : à travers l’Europe de telles mesures sont adoptées d’une manière unitaire, pour tout le pays. En Roumanie ces mesures sont adoptées en fonction du taux d’incidence, justement parce que nous savons que dans la société roumaine il y a un certain état de fatigue, après une année durant laquelle nous avons combattu cette pandémie, mais nous n’avons toujours pas dépassé cette période et nous devons toujours faire des efforts ensemble pour la surmonter. » a déclaré le chef de l’exécutif de Bucarest.
Toutes ces manifs ont lieu durant une période de recrudescence de la pandémie et de pression maximale sur le système sanitaire roumain, notamment pour ce qui est de sections de réanimation. (Eugen Coroianu)