Les partis dressent leurs listes de candidats
En cette année difficile, la Roumanie n’est pas uniquement un terrain de combat contre la pandémie, mais aussi une zone de lutte électorale. Dans l’actuel contexte mondial, le pays s’est vu contraint de reporter la date de ses élections locales. Prévues dans un premier temps au mois de juin, les locales ont fini par se dérouler fin septembre, trois mois seulement avant le scrutin parlementaire, fixé au 6 décembre. Du coup, le PNL, au pouvoir, gagnant du vote politique aux élections locales, et le PSD, d’opposition et numéro un au Parlement, font la course aux candidats crédibles, capables de convaincre l’électorat.
Ştefan Stoica, 19.10.2020, 13:28
En cette année difficile, la Roumanie n’est pas uniquement un terrain de combat contre la pandémie, mais aussi une zone de lutte électorale. Dans l’actuel contexte mondial, le pays s’est vu contraint de reporter la date de ses élections locales. Prévues dans un premier temps au mois de juin, les locales ont fini par se dérouler fin septembre, trois mois seulement avant le scrutin parlementaire, fixé au 6 décembre. Du coup, le PNL, au pouvoir, gagnant du vote politique aux élections locales, et le PSD, d’opposition et numéro un au Parlement, font la course aux candidats crédibles, capables de convaincre l’électorat.
Accusés de favoriser l’accès à des positions clé à toute sorte de politiciens controversés, les sociaux-démocrates ont réussi à faire coup double, en proposant sur leur liste deux professionnels renommés de la santé : les médecins Alexandru Rafila, représentant du pays auprès de l’OMS, et Adrian Streinu-Cercel, à la tête de l’Institut national des maladies infectieuses Matei Bals. Omniprésent à la télé, le premier est invité dans nombre d’émissions pour expliquer au public profane tout ce que l’on connaît sur le nouveau coronavirus. Quant au deuxième, intensément courtisé par la presse au début de la pandémie, Streinu-Cercel a fini sous une pluie de critiques après avoir fait paraître un programme fantaisiste de réforme du système médical et de lutte contre la pandémie, presqu’utopique. N’empêche, il continue à faire bonne figure, ce qui explique son inscription sur les listes électorales.
Du coup, la nouvelle équipe sociale-démocrate réunit des personnalités intègres, de véritables professionnels dans différents domaines d’activité, affirme le président du parti, Marcel Ciolacu, qui a eu l’initiative de coopter les deux médecins et professeurs. La Roumanie, affirme-t-il, traverse actuellement la crise sanitaire et économique la plus grave de son histoire et il un gouvernement compétent et responsable aurait coopéré avec des experts pour sortir le pays de l’impasse, a lancé Marcel Ciolacu. Il a ensuite martelé : malheureusement, ce ne fut pas le cas et du coup, le pays approche le désastre – accuse-t-il. Selon lui, le PSD doit faire venir au Parlement une équipe solide capable de mettre en place les idées stipulées dans le programme de gouvernance, de résoudre la crise sanitaire, de faire croître l’économie et d’améliorer le niveau de vie des gens.
La réplique libérale n’a pas tardé. Le leader du PNL, Ludovic Orban, chef du gouvernement, anticipe déjà une réaction négative de l’électorat face à la présence sur les listes du PSD des deux médecins dont, affirme Orban, les opinions médicales au sujet de la pandémie n’ont plus aucune crédibilité de ce fait. Selon le chef du gouvernement, il est incompréhensible comment ces deux médecins ont accepté la proposition du PSD, un parti qui, précise Orban, n’a fait que miner systématiquement tous les efforts des autorités et des experts d’endiguer la hausse du nombre des cas de Covid-19. Il a qualifié le PSD de principal ennemi du pays. Par ailleurs, les libéraux ont coopté eux aussi des personnalités capables d’augmenter leurs chances, Nicolae Ciucă, ancien chef de l’Etat major et ministre actuel de la Défense en étant un exemple.
La troisième force politique de Roumanie, l’Alliance USR-PLUS, a réussi à surprendre les analystes par ses querelles intestines suite auxquelles les places éligibles ont été occupées par d’autres figures que celles s’étant trouvé traditionnellement en première ligne de la bataille contre les grands partis. Quant aux conservateurs du PMP, ceux-ci essayent de jouer la carte de la crédibilité et du professionnalisme, en plaçant en tête de leur liste pour le Sénat des noms tels que celui de Cristian Diaconescu, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Justice. (Trad. Ioana Stancescu)