Les hommes d’affaires et la fiscalité
Le gouvernement de Bucarest assure les hommes d’affaires qu’aucune nouvelle mesure fiscale ne serait adoptée en l’absence de consultations avec le milieu des affaires.

Daniela Budu, 19.03.2025, 14:50
Dans le cadre d’une réunion avec les représentants de la Confédération patronale « Concordia », le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu a assuré que le gouvernement continuerait à maintenir le dialogue avec les syndicats et les associations patronales au sujet des décisions économiques et des réformes nécessaires au développement soutenable du pays. Conformément à un communiqué de l’exécutif, le premier ministre a souligné l’importance des reformes et des fonds européens pour stimuler la croissance économique et réduire le déficit budgétaire cette année.
La numérisation, moteur des réformes
Également à l’ordre du jour de la réunion : la numérisation et son rôle de moteur des réformes et de la simplification de l’interaction entre le milieu des affaires, les citoyens et les autorités. L’implication de la confédération patronale Concordia dans le processus de révision du cadre fiscal par la désignation d’un représentant censé contribuer à l’élaboration de mesures équitables et stables pour le milieu des affaires a également été évoquée. D’ailleurs les représentants de la Confédération se sont vus assurés qu’aucune nouvelle mesure fiscale ne serait adoptée sans des consultations avec le milieu des affaires et que le budget d’Etat reposerait sur la réduction des dépenses publiques, sur des investissements massifs dans l’économie, sans aucune autre majoration des taxes et impôts.
Un cadre fiscal prédictible
Pour leur part, les hommes d’affaires ont demandé au Gouvernement de mettre ne place un système fiscal prédictible. Ils ont également expliqué au premier ministre que la taxation du travail était beaucoup trop élevée en Roumanie. Le président de ladite Confédération, Dan Şucu, affirmait récemment que maintenir le taux unique d’imposition avait eu des effets bénéfiques sur la croissance économique, mais avec un taux de la taxation du travail à 40% en Roumanie, toute majoration des taxes aurait un impact négatif sur les revenus des citoyens, sur la consommation et implicitement sur le PIB. Par ailleurs, le milieu des affaires a expliqué qu’en Roumanie, plusieurs institutions avaient des attributions de contrôle similaires.
Des sanctions proportionnelles aux irrégularités
Le directeur exécutif de la Confédération, Radu Burnete, a précisé à l’issue des pourparlers avec le premier ministre que les hommes d’affaires ne demandaient pas aux autorités de cesser tout simplement la vérification des entreprises, mais ils demandent que les sanctions appliquées soient proportionnelles aux irrégularités saisies.
Radu Burnete: « A notre avis, ce n’est que par le dialogue que nous aurons la possibilité de trouver un point commun. On ne dit pas de ne pas contrôler les entreprises ! Contrôlez-les ! Mais ce contrôle devrait être rationnel et les peines proportionnelles devraient mener à la correction du comportement constaté. » a expliqué Radu Burnete. Pour ce qui est de l’ordre de l’Autorité nationale de protection des consommateurs, qui pourrait obliger les entreprises à afficher aussi la marge commerciale, aux côtés du prix du produit, Radu Burnete a précisé que : « C’est carrément impossible. Il y a des commerçants qui proposent une vingtaine, sinon une trentaine de millier de produits. Comment afficher la marge commerciale dans l’étal, surtout que la marge change, des producteurs et jusqu’aux commerçants il y a une multitude d’intermédiaires. Je crois aussi que le Conseil de la Concurrence aurait quelque chose à dire à ce sujet. » a ajouté Radu Burnete, qui a également précisé qu’évoquer une telle mesure n’était pas du tout productif.