Les effets de la flambée des tarifs énergétiques en Roumanie
Roxana Vasile, 06.01.2022, 11:59
La Roumanie fait partie des pays européens les plus
touchés par la flambée des tarifs de l’électricité et du gaz naturel. La libéralisation
complète du marché de l’énergie, le 1 janvier 2021, a produit le chaos, en
provoquant aux consommateurs de graves soucis. Par la suite, la situation s’est
calmée jusqu’en été dernier quand les prix énergétiques ont explosé.
Vers la
fin de l’année dernière, les autorités ont décidé de geler le prix du kilowatt
pour les consommateurs domestiques qui se sont vu compenser une partie des
factures jusqu’au mars prochain. Les autorités roumaines ont donc encore
presque deux mois à leur disposition pour décider si une amélioration de la
législation en la matière s’impose oui ou non, a déclaré sur les ondes de la
radio publique le ministre libéral de l’Energie, Virgil Popescu. De son côté,
le PSD a critiqué la norme législative actuellement en vigueur permettant le
plafonnement des prix énergétiques.
Promue par le ministre Popescu, l’actuelle
loi a été adoptée par l’ancienne majorité législative dont les sociaux-démocrates
ne faisaient pas partie. Du coup, ils proposent des chèques sociaux pour les consommateurs
vulnérables, parallèlement à un allègement des procédures de versement des
compensations destinées aux fournisseurs d’énergie et à l’élargissement du schéma
d’aide publique à l’intention des agents économiques. Quant aux grands
consommateurs industriels, Virgil Popescu a affirmé qu’une partie d’entre eux s’est
vu accorder le soutien de l’Etat pour faire face à la flambée des tarifs énergétiques.
Virgil Popescu : « La
législation actuellement en place ne concerne pas les grands consommateurs
énergétiques. Ceux-ci ont bénéficié d’un schéma d’aide publique d’un montant de
quelque 140 millions d’euros, que notre gouvernement vient de mettre au point. De
cette manière, on a pu verser fin octobre, 390 millions de lei à ALRO Slatina
et 125 millions de lei à Azomures, pour ne donner que deux exemples des grands
industriels que la majoration des tarifs de l’énergie risquait de bloquer l’activité. »
Malgré le coup de main accordé par l’Etat, la situation
des grands industriels reste problématique. Le seul producteur d’aluminium et d’alliage
de Roumanie et le plus grand de l’Europe centrale et de l’Est à l’exception de
la Russie, ALRO de Slatina a été secoué dernièrement par des protestations
après que la direction a décidé de diminuer la production en raison de la crise
énergétique. A ses dires, plus d’un millier d’ouvriers risquent de se voir
placés en chômage partiel, une mesure lourde de conséquences puisque d’autres
entreprises dépendent des activités déroulées par ce producteur. Des mouvements
de protestation contre la hausse du prix de l’électricité ont eu lieu aussi
parmi les salariés de l’usine d’alumine de Tulcea qui a réduit la production à
partir du 1 janvier 2022. Effrayés de perdre leurs emplois, les ouvriers
espèrent que les autorités soutiennent les grands consommateurs industriels
pour leur faciliter l’accès à des tarifs raisonnables. Les protestations se
poursuivront.