L’enseignement roumain, à nouveau sous la loupe
Chaque année, la Roumanie s’enorgueillit des résultats obtenus pas ses élèves aux concours nationaux et internationaux de maths, physique, chimie, astronomie, informatique et même de langues étrangères. Toutefois, il faut dire que ces jeunes ne comptent que pour une très petite partie du nombre total d’élèves roumains, étant plutôt l’exception à la règle. Le reste des enfants de 15-16 ans, à en croire aux tests PISA 2018, sont en fait très faibles en maths, lecture et sciences par rapport à la génération d’il y a 9 ans. 44% des ados roumains ne comprennent pas ce qu’ils lisent et ont du mal à faire des opérations arithmétiques élémentaires. Donc l’analphabétisme fonctionnel a déjà atteint un niveau alarmant. C’est le constat d’une étude réalisée périodiquement par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). PISA, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, vise à tester, au niveau mondial, les compétences des élèves de 15-16 ans en lecture, sciences et mathématiques. Dans le classement mondial, l’étude place la Roumanie sur la 47e place sur les 79 pays analysés.
Roxana Vasile, 04.12.2019, 12:56
Chaque année, la Roumanie s’enorgueillit des résultats obtenus pas ses élèves aux concours nationaux et internationaux de maths, physique, chimie, astronomie, informatique et même de langues étrangères. Toutefois, il faut dire que ces jeunes ne comptent que pour une très petite partie du nombre total d’élèves roumains, étant plutôt l’exception à la règle. Le reste des enfants de 15-16 ans, à en croire aux tests PISA 2018, sont en fait très faibles en maths, lecture et sciences par rapport à la génération d’il y a 9 ans. 44% des ados roumains ne comprennent pas ce qu’ils lisent et ont du mal à faire des opérations arithmétiques élémentaires. Donc l’analphabétisme fonctionnel a déjà atteint un niveau alarmant. C’est le constat d’une étude réalisée périodiquement par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). PISA, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, vise à tester, au niveau mondial, les compétences des élèves de 15-16 ans en lecture, sciences et mathématiques. Dans le classement mondial, l’étude place la Roumanie sur la 47e place sur les 79 pays analysés.
Ces résultats désastreux confirment les opinions critiques exprimées dans l’espace public roumain depuis des années : le système d’éducation nationale est dans un état comateux, alors que les nombreux titulaires successifs de ce portefeuille ministériel n’ont fait que prendre des mesures palliatives qui se sont avérées tout aussi catastrophiques.
Pour sa part, l’actuelle ministre libérale, Monica Anisie, a eu une réaction qui a choqué. A son avis, les tests PISA ne montrent pas les performances individuelles des élèves, ceux à avoir participé ne s’y étant pas impliqués, car il n’y avait pas d’enjeu précis. « Il ne faut pas s’inquiéter », a conclu la ministre.
« Si, il faut s’inquiéter », la contredit le journaliste Cristian Pantazi dans son article paru ce mercredi sur le site G4media.ro. Pour lui, la Roumanie est grièvement touchée par le fléau de l’émigration, par une crise de la main d’œuvre et désormais aussi par l’analphabétisme fonctionnel. Or, selon le même Cristian Pantazi, les autorités feraient bien de s’inquiéter et de procéder à un changement majeur d’un système vétuste, à contre-courant avec l’actuelle révolution numérique et peuplé d’enseignants avec une formation précaire et d’élèves, pour la plupart désintéressés par l’école.
« Il est clair qu’il est nécessaire d’augmenter la qualité de l’éducation en Roumanie, mais par des mesures de substance », renchérit le chef du gouvernement, Ludovic Orban.
Le chef de l’Etat lui-même, Klaus Iohannis, ancien professeur de physique, mettait en avant l’urgence de réformer le système éducationnel et promettait même une stratégie intitulée « La Roumanie éduquée ». C’était en 2014, lorsqu’il avait remporté son premier mandat. C’est à peine fin 2018 que la stratégie était lancée au débat public et démontée par les critiques. Aux dires de ceux-ci, elle est tellement vague qu’elle ne produira pas de solution concrète. Autrement dit, plus grave encore que le résultat des ados roumains aux tests PISA, c’est l’absence de mesures claires et cohérentes pour remédier à la situation. (Trad. Valentina Beleavski)