Le troisième collectif budgétaire de l’année
Daniela Budu, 24.11.2020, 12:43
L’Exécutif de Bucarest a adopté, lundi, le troisième et dernier
collectif budgétaire de cette année, nécessaire, selon le premier ministre
Ludovic Orban, pour couvrir les dépenses engendrées par la pandémie de COVID-19,
pour payer les retraites et réussir à équilibrer les budgets des pouvoirs
locaux. De nouveaux défis et dépenses sont apparus, affirmait le chef du
gouvernement, vu la pression supplémentaire apportée par la pandémie, mais
aussi par plusieurs initiatives législatives qui ont augmenté les dépenses
sociales.
Contrairement aux estimations de cet été, le déficit budgétaire s’élèvera
à 9,1% du PIB à la fin de l’année, tandis que l’économie affichera une baisse
de 4,2%. Ce dernier collectif budgétaire de 2020 fait monter le déficit public
à plus de 96 milliards de lei (plus de 19,5 milliards d’euros). Des
fonds supplémentaires iront au ministère du travail, pour couvrir les
retraites, le chômage partiel et les horaires de travail flexibles. Le
ministère de la santé recevra également plus d’argent pour combattre l’épidémie
de COVID-19. Le milliard de lei alloué (quelque 200 millions d’euros) servira
aussi à payer les primes de risque au personnel des services d’ambulance, qui n’apparaissait
pas dans l’acte réglementaire initial, aux termes duquel les primes de risques ne
concernaient que les médecins impliqués dans la bataille contre le SARS-Cov-2.
Le ministre des finances, Florin Cîţu, a aussi annoncé la majoration de la
contribution de la Roumanie à l’effort financier européen pour la mise au point
d’un vaccin contre le nouveau coronavirus. Le premier argentier du pays a
fait savoir que les investissements bénéficieraient, à leur tour, de fonds
supplémentaires à hauteur de 55 milliards de lei (environ 11 milliards d’euros),
par rapport au budget initial. Même chose pour les ministères de l’éducation
nationale et de l’agriculture, dans le cas de ce dernier, il s’agit de
dédommager les agriculteurs dont les exploitations ont subi les effets de la
sécheresse. En revanche, les ministères des finances et de l’intérieur se
verront couper les fonds, mais la coupe la plus importante, d’environ 2
milliards de lei (quelque 400 millions d’euros) s’annonce au ministère de la
défense. L’Administration présidentielle et la Chambre des députés devront
elles-aussi se contenter de moins d’argent.
Par ailleurs, le Conseil fiscal
table sur un déficit budgétaire autour de 9,8% du PIB, cette année, supérieur
de 0,7% au chiffre estimé par le ministère des finances. Selon le Conseil, l’état
des finances publiques à la fin de l’année est important puisque c’est le point
de départ de la construction budgétaire pour 2021. Le Conseil fiscal recommande
une restructuration des dépenses et des recettes budgétaires, à travers, entre
autres un élargissement de la base fiscale, l’amélioration de la collecte des
taxes et des impôts et un recours plus soutenu aux fonds européens. (Trad. :
Ileana Ţăroi)