Le système antimissile de Deveselu – 5 ans depuis sa mise en œuvre
Bogdan Matei, 13.05.2021, 12:15
« C’est
une journée très importante pour nous tous », se félicitait, en mai 2016,
le président, de l’époque et actuel, de la Roumanie, Klaus Iohannis, présent à
l’inauguration de la station de Deveselu aux côtés du Secrétaire général de l’OTAN,
Jens Stoltenberg. Le chef de l’État roumain réaffirmait, dans son allocution,
la dimension strictement défensive du bouclier antimissile et son rôle dans l’accomplissement
de la principale tâche de l’OTAN, qui est celle d’assurer la défense collective
de ses membres. Les responsables de Bucarest avaient également souligné que le
bouclier ne ciblait pas la Russie. Moscou précisait d’ailleurs que le système ne
représentait pas une menace contre son potentiel nucléaire offensif, mais
considérait néanmoins que la réponse aux actions américaines était la
modernisation des missiles balistiques russes.
A son tour, Frank Rose, secrétaire
d’État adjoint pour le contrôle des armements des États-Unis, a insisté sur le
fait que l’objectif prioritaire de la station Aegis Ashore de Deveselu était de
fournir de la protection contre des missiles balistiques à courte et moyenne
portée lancés depuis le Moyen Orient, où l’Iran continue à développer, tester
et mettre en place des capacités militaires capables d’atteindre l’Europe.
Selon le Département d’État des États-Unis, les installations de Roumanie ont
une contribution significative au système de défense antimissile de l’OTAN,
tout en étant l’expression de l’engagement ferme des États-Unis pour la
sécurité européenne et euro-atlantique, ainsi que de la solidité du Partenariat
stratégique roumano-américain, signé il y a très exactement dix ans.
Le
bouclier de Deveselu, précise à présent le chef de la diplomatie de Bucarest,
Bogdan Aurescu, « est un projet que nous avons ciselé depuis le début
jusqu’à sa finalisation; moi-même, j’ai été le négociateur en chef de cet
accord pour la Roumanie ». Le ministre des affaires étrangères a aussi
mentionné la contribution, à la mise en page des accords d’installation du
bouclier, de l’actuel leader de la Maison Blanche, Joe Biden, à l’époque
vice-président de l’administration Obama, ainsi que la récente participation en
visioconférence du président Biden au sommet des membres centre-européens et
est-européens de l’OTAN. L’occasion pour les États-Unis de réaffirmer leur
décision de protéger le flanc oriental de l’Alliance atlantique. (Trad. Ileana
Ţăroi)