Le Sénat vote contre la ministre du Travail
Daniela Budu, 10.06.2020, 12:19
Les
attaques de l’opposition contre le gouvernent se multiplient au Parlement de
Bucarest. Après plusieurs motions contre des ministres des Finances, de
l’Agriculture, de l’Intérieur et de l’Education, mardi, le Sénat a approuvé,
avec 76 voix pour et 28 contre, une autre visant la ministre du Travail,
Violeta Alexandru. Le Parti Social-Démocrate (PSD), initiateur de cette
démarche, lui reproche entre autres la mauvaise rédaction du Décret d’urgence
portant sur le chômage technique et les mesures visant les aides financières
aux différentes catégories de population vulnérables, vu qu’il a fallu par la
suite modifier l’acte normatif à plusieurs reprises. La ministre est aussi
critiquée pour la manière dont elle a réorganisé les services qui lui sont
subordonnés et pour la mauvaise gestion de la situation des Roumains partis
travailler à l’étranger. Qui plus est, Mme Alexandru n’a pas de solutions pour
l’augmentation des pensions de retraites et des allocations familiales, ni pour
les Roumains rentrés au pays dans le contexte de la pandémie, accuse le PSD.
Le sénateur social-démocrate Radu Oprea : «
Vous ne vous êtes pas préoccupée pour empêcher la baisse de 10% du niveau de
vie des Roumains. Vous n’avez aucun projet pour que les plus d’un million de
Roumains rentrés au pays depuis le début de la pandémie puissent y rester et
travailler. »
De son côté, la
ministre du Travail rejette les accusations formulées dans la motion, la
considérant comme étant parsemée de mensonges et de non-vérités, au mépris
total des gens qui travaillent honnêtement. Elle affirme que depuis la mise en
place de l’état d’urgence en Roumanie, 4000 employeurs ont été vérifiés et des
amendes cumulant plus de 4 millions de lei (environ 830.000 euros) ont été
appliquées pour le travail au noir. En même temps, les retraités bénéficieront
du respect bien mérité et tous les dossiers pour recalculer les retraites
seront finalisés, assure encore la ministre. Il y avait plein de problèmes à
gérer dans le cadre de la Caisse nationale et les gens attendaient depuis
longtemps leurs décisions de départ à la retraite, précise-t-elle encore.
Violeta
Alexandru : « Vous étiez au courant de tous ces aspects et vous les avez
ignorés. J’ai énormément travaillé pour réduire de manière substantielle le
nombre des dossiers dont les délais avaient été dépassés pour ce qui est des
décisions de départ à la retraite et du calcul des pensions. »
Enfin,
Mme Alexandru a fait savoir qu’un projet de loi était déjà en débat public,
proposant des mesures plus sûres pour les Roumains qui souhaitent travailler à
l’étranger.
Notons
pour terminer, que le PSD n’est pas le seul à exprimer son mécontentement à
l’adresse de la ministre du Travail, il en va de même pour les sénateurs de l’Alliance
de Libéraux et des Démocrates, de l’Union Démocrate-Magyare de Roumanie, du Parti
du Mouvement Populaire et de Pro Romania, qui demandent, tous, sa démission.
Seuls le Parti National Libéral, à la gouvernance, et l’Union Sauvez la Roumaine
ont voté contre la motion de censure. Toutefois, il faut préciser que
l’adoption de cette motion n’entraîne pas la démission de la ministre. (Trad.
Valentina Beleavski)