Le projet d’extraction de gaz en mer Noire
Marius Tiţa, 16.06.2022, 13:00
Les
premières livraisons de gaz naturel extrait en mer Noire sont arrivées dans le
Système national de Transport de Roumanie. Il s’agit d’un pas très important
pour le pays, affirme RRI qui rappelle que ce projet de développement de gaz
offshore dans la mer Noire roumaine est le premier construit après 1989. Il se
compose de 5 puits de production offshore (1 puits sous-marin au champ d’extraction
surnommé Doina et 4 puits de plate-forme au champ surnommé Ana) un système de
production de gaz sous-marin sur le puits Doina qui sera connecté par un pipeline
de 18 km à une nouvelle plate-forme de production sans pilote située sur le
champ Ana. Un gazoduc de 126 km reliera la plate-forme Ana au rivage et à une
nouvelle usine de traitement de gaz à terre dans la commune de Corbu,
département de Constanta. Le gaz traité sera livré par la suite, dans le Système
National de transport.
L’exploitation des deux champs en Mer Noire est prévue
pour une période de dix ans. Les estimations prévoient une production de 500 millions de mètres cubes
d’ici la fin de l’année et d’un milliard de mètres cubes par an, pour les trois
années à venir, ce qui représente 10% de la consommation de Roumanie. Pourtant,
le projet se propose de préparer d’autres exploitations offshores appartenant à
la Roumanie et de lancer une série d’initiatives de développement des énergies
vertes.
L’exploitation
des gisements de gaz naturel sur le plateau continental de la mer Noire
représente une stratégie de l’Etat roumain. Pourtant, dans le contexte de l’invasion
russe en Ukraine, ce projet est devenu une priorité. A présent, les livraisons
de gaz se sont transformées en une véritable arme géopolitique, un sujet de
chantage de la part du fournisseur privilégie, à savoir la Russie. La guerre en
Ukraine a remis sur le tapis les problèmes des pays européens dont plusieurs
sont dépendants du gaz russe. La stratégie des sanctions politiques et
économiques dont on a frappé Moscou entre souvent en conflit avec la nécessité
des mêmes pays de s’approvisionner en gaz. Voilà pourquoi, l’Europe a déclenché
en urgence, une stratégie censée remplacer le plus vite possible les hydrocarbures
russes par d’autres sources énergétiques, notamment par du gaz liquéfié.
De son
côté, Moscou a décidé de suspendre ses livraisons gazières vers certains pays
européens, ce qui n’a fait que privilégier la recherche des solutions
alternatives. En Roumanie, seulement 10% de sa consommation de gaz était
importée de Russie. Dans ce contexte, les premières extractions de gaz offshore
sur le plateau continental de la mer Noire, région de l’UE, représentent une
solution idéale pour résoudre ne serait-ce qu’une partie du problème auquel les
démocraties actuelles se confrontent dans le contexte de la guerre en Ukraine.