Le Plan national de relance et de résilience
Eugen Coroianu, 23.04.2021, 12:20
Bucarest et Bruxelles ont
actuellement des négociations soutenues au sujet du Plan national de relance et
de résilience de la Roumanie, sur la base duquel le pays devrait recevoir des
fonds importants qui l’aident à surmonter la crise provoquée par la pandémie de
Covid-19. En fait, tous les États membres de l’Union européenne préparent de
tels plans nationaux, qui leur permettront d’accéder à une facilité de
financement communautaire de plus de 672 milliards d’euros, sous forme de
subventions et de prêts, pour soutenir les réformes et les investissements. Cette
facilité est structurée autour de 6 axes principaux: transition verte ; transformation
numérique ; cohésion économique, productivité et compétitivité ; cohésion
sociale et territoriale ; résilience sanitaire, économique, sociale et
institutionnelle ; politiques publiques en faveur des générations futures.
Grâce à cette facilité, l’UE espère réaliser, à l’horizon 2050, son objectif de
neutralité climatique, ainsi que progresser en matière de transition numérique,
tout en créant des emplois et en étayant la croissance. Le président roumain Klaus
Iohannis a convoqué les membres du gouvernement chargés de la rédaction du PNRR
à une réunion programmée lundi. « Nous
allons analyser le premier retour de la Commission européenne et nous allons
améliorer notre plan. Le ministère présentera ensuite à la Commission le plan amendé,
qui, j’en ai la ferme conviction, finira par être accepté et nous pourrons
utiliser cet argent. C’est un montant très élevé, de 30 milliards d’euros. Nous
avons d’immenses chances de mettre en œuvre des réformes constamment reportées
et de réaliser des investissements également mis entre parenthèses, faute d’argent. »,
a affirmé le chef de l’État roumain.
Le premier ministre libéral, Florin
Cîţu, a précisé que, contrairement à certaines allégations publiques, le PNRR
proposé par son équipe n’avait pas été rejeté par Bruxelles, il avait tout simplement
été question de l’amender. Le ministre des investissements et des projets
européens, Cristian Ghinea, a expliqué que le PNRR de la Roumanie n’avait pas officiellement
été envoyé à Bruxelles et qu’il s’agissait de discussions et de négociations
techniques informelles. Il a ajouté que la CE jugeait trop élevée la tranche
allouée à l’infrastructure de transport et que les deux parties avaient des
opinions différentes sur l’impact environnemental des irrigations. « La
Roumanie propose une enveloppe exceptionnellement consistante pour les
transports, notamment le transport routier. En fait, aucun autre État membre ne
suit une même démarche. La CE considère que c’est une tranche trop élevée. Nous
soutenons notre point de vue, que c’est le montant qu’il faut. », a encore
précisé le ministre Cristian Ghinea.
Le président de l’opposition
sociale-démocrate, Marcel Ciolacu, déclare qu’il proposera à ses collègues de
se mettre en grève parlementaire, si le PNRR n’est pas soumis aux élus. Son
argument – le Plan concerne le pays entier et, dans plusieurs États membres de
l’UE, les parlements se sont vu présenter les PNRR respectifs. (Trad. Ileana
Ţăroi)