Le nouveau chef des Libéraux
Ştefan Stoica, 11.04.2022, 12:06
Le premier ministre
Nicolae Ciuca est le nouveau président du PNL, parti membre de la coalition installée
à la gouvernance à la fin de l’année dernière en Roumanie. Général en réserve,
ancien chef de l’Etat-Major de l’armée roumaine, il est récemment entré dans le
monde politique, du côté des libéraux, soutenu par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis.
Si récemment, en fait, qu’il a fallu même avoir une dérogation pour qu’il
puisse se porter candidat à la tête du parti. Nicolae Ciuca remplace désormais
Florin Cîtu, qui était devenu chef des Libéraux il y a 6 mois à peine, mais qui
s’est vu obligé de démissionner à cause de sa relation tendue avec son
partenaire social-démocrate – une relation qui mettait en danger la coalition
au pouvoir dans un moment où l’instabilité politique est à éviter.
En revanche, le
premier ministre Nicolae Ciuca est agréé par le PSD et semble être le garant
parfait d’une coalition fonctionnelle. Il promet de la stabilité, rappelant que
la Roumanie est en train de traverser une période de crises – crise sanitaire,
crise énergétique, hausse des prix des aliments et des carburants, auxquelles s’ajoute
la crise humanitaire engendrée par la guerre en Ukraine voisine.
Nicolae Ciuca
précise : « Aux côtés de nos partenaires, le PSD et l’UDMR, nous
avons assumé la mise en œuvre des réformes et la modernisation de l’Etat au
bénéfice des citoyens, et non pas pour de enjeux mesquins, ni de querelles
stériles. Les Roumains attendent des résultats et de l’efficacité de notre part,
et non pas du populisme, ni de disputes permanentes ».
De l’autre côté
de la barricade, le prédécesseur de Nicolae Ciuca et spécialiste des finances,
Florin Cîtu, dénonce justement le populisme de certaines mesures sociales
imposées par les sociaux-démocrates qui seraient à l’origine de la situation
actuelle, dominée par l’inflation et les taux d’intérêts élevés. Il affirme regretter
ne pas avoir fait un pas en arrière au moment où le PNL s’était allié avec le PSD
pour reprendre la gouvernance en automne dernier. Mais il ne faut pas oublier
non plus que c’était le même Florin Cîtu qui avait ouvert la porte à cette
collaboration entre les deux parti rivaux, après avoir carrément forcé l’USR de
quitter le gouvernement.
De l’avis des
commentateurs politiques, le PNL a perdu son autonomie et ses décisions sont prises
ailleurs, vu qu’il met à sa tête des leaders sans expérience, tels Cîtu ou Ciuca.
Mais les urgences imposées par le contexte national et international actuel ne
font que reporter ce débat. Toutefois, de nouvelles élections parlementaires et
présidentielles auront lieu en 2024 et, sans doute, les esprits commenceront à nouveau
à s’agiter à ce moment-là. Ce sera aussi le moment de relancer le sujet délicat
du supposé plagiat dont l’actuel premier ministre, Nicolae Ciuca, est accusé,
par une journaliste connue pour ses dévoilements en matière de fraude académique.
D’ailleurs, Nicolae Ciuca est le 3e chef de gouvernement de Roumanie
à faire l’objet d’une telle accusation. Une accusation que le nouveau leader
des libéraux a niée. Il a même affirmé qu’il aurait la dignité de quitter ses
fonctions si les institutions compétentes décidaient que les accusations de
plagiat à son encontre étaient correctes. En attendant, le premier ministre Nicoale
Ciuca est le nouveau chef de file du PNL. (Trad. Valentina Beleavski)