Le ministre des affaires étrangères de Bucarest s’exprime sur des dossiers d’actualité
Ştefan Stoica, 17.05.2021, 12:15
La Roumanie entretient des relations « exceptionnellement
bonnes » avec l’État d’Israël, un partenaire aux dimensions stratégiques
pour Bucarest, mais elle a aussi de « très bonnes relations » avec la
partie palestinienne. C’est ce qu’a déclaré le ministre des affaires
étrangères, Bogdan Aurescu, invité dans une émission de télévision à commenter
la situation de sécurité grave en Israël et à Gaza. Le chef de la diplomatie
roumaine a fermement condamné les tirs de roquettes lancés depuis le territoire
contrôlé par le groupement islamiste Hamas contre des zones habitées d’Israël. « Nous
avons exprimé notre profond regret pour les pertes en vies humaines ainsi que l’espoir
qu’il n’y en aura pas d’autres. Malheureusement, je constate que de telles
situations continuent d’exister. », a dit le ministre Bogdan Aurescu. Et
lui de préciser qu’environ 320 – 350 citoyens roumains, y compris à la double
nationalité, vivaient dans la Bande de Gaza, les missions diplomatiques de la
région ont reçu des dispositions de leur fournir de l’aide, s’ils en demandaient.
Outre ce dossier international
brûlant de l’actualité, le chef de la diplomatie de Bucarest a aussi abordé le
dossier délicat des visas obligatoires pour les Roumains qui souhaitent voyager
aux États-Unis. Ce régime est maintenu en dépit du partenariat stratégique
solide reliant Washington et Bucarest et des critiques exprimées par l’Union
européenne. À présent, les Bulgares, les Croates, les Chypriotes et les
Roumains sont les seuls citoyens de l’Union à avoir toujours besoin de visas pour
entrer aux États-Unis, ce qui a poussé le Parlement européen à demander à la Commission
européenne d’activer le mécanisme de réciprocité en matière de visas et de
suspendre pendant un an la suppression des visas obligatoires pour les citoyens
américains. Ce dossier n’a pourtant pas de dimensions politiques et
diplomatiques particulières, c’est un dossier plutôt technique. Le ministre Bogdan
Aurescu a expliqué que les Roumains continuaient à avoir besoin de visas pour
se rendre aux États-Unis, à cause d’un taux de refus de 9 – 10% du total des
demandes, alors que la législation américaine indique un taux maximum de 3%. La
Roumanie a remplie toutes les autres conditions définies par la législation
américaine.
Les autorités roumaines et américaines ne sont pas responsables de
cette situation, qui est due au fait que certains citoyens roumains ne
remplissent pas les conditions d’octroi d’un visa américain, a souligné M. Aurescu.
Et lui de préciser avoir évoqué ce sujet avec le secrétaire d’État des États-Unis,
Antony Blinken. Les deux hommes ont convenu qu’il était besoin de mettre en œuvre
une campagne roumano-américaine d’information des citoyens roumains, notamment
de ceux souhaitant demander un visa court séjour pour les États-Unis, pour leur
apprendre les conditions à remplir afin de l’obtenir. Une telle démarche
pourrait convaincre ceux qui ne remplissent pas lesdites conditions de ne plus
déposer la demande de visa, ce qui ferait baisser le taux de refus. Des
initiatives ont été formulées au Congrès de Washington pour introduire des
exceptions au règlement d’octroi des visas dans le cas des citoyens d’États
alliés, mais elles n’ont pas abouti, a ajouté le ministre roumain des
affaires étrangères, Bogdan Aurescu. (Trad. Ileana Ţăroi)