Le marché de l’énergie entre l’offre et la demande
Roxana Vasile, 23.09.2022, 13:50
Entre temps, à cause de la flambée des prix du gaz et de
l’électricité, une partie des Roumains ont décidé de s’acheter du bois pour
pouvoir se réchauffer cet hiver. Mais le bois est devenu plus cher aussi,
arrivant à 500 lei (environ 100 euros) le mètre cube.
Dans ce contexte, les autorités de Bucarest envisagent de
plafonner le prix du bois, tout comme elles l’ont fait pour le gaz naturel et l’électricité,
mais aussi d’interdire l’exportation de certains types de bois et produits
dérivés. Le gouvernement prendra une décision en ce sens la semaine prochaine,
a fait savoir le ministre de l’Environnement, Tánczos Barna.
Toutefois, la mesure du plafonnement du prix du bois
n’est pas agréée par les sylviculteurs. Les syndicalistes du domaine affirment
que la meilleure solution est d’accorder des vouchers aux personnes souhaitant
se procurer du bois de chauffage. Et pour cause, souvent, les centres sylvicoles
vendent moins de 500 m cubes de bois de chauffage, du coup, en cas de
plafonnement à ce seuil, la population n’en bénéficierait pas trop.
En parallèle, le récent Décret d’urgence gouvernemental portant
sur la compensation des factures d’électricité et du gaz est en débat au
Parlement. Plusieurs aspects sont à régler. Par exemple, le fait que le prix plafonné
pour l’électricité n’est pas établi pour la consommation du mois en cours, mais
en fonction de la consommation moyenne de l’année dernière. C’est pourquoi, vu
que personne n’a rien expliqué à la population sur la manière de calculer les
tarifs, nombre de Roumains ont déjà reçu des facturés exorbitantes, sans savoir
pourquoi. Vu tout cela, le schéma de compensation des factures proposé par le gouvernement
a toutes les chances d’être modifié par le Parlement. En voici un autre exemple
: la coalition à la gouvernance qui a déjà élargi les catégories de
bénéficiaires de ce plafonnement a manqué d’y inclure les fermiers. Ceux-ci ont
tout de suite signé une lettre ouverte demandant un prix réduit de
l’électricité pour leur domaine d’activité, qui s’applique déjà dans
l’industrie alimentaire. En cas contraire, ils seront forcés de majorer les
prix. Autre risque: en cas de crise alimentaire, certains pays ne pourront plus
exporter de produits, mettent en garde encore les fermiers.
Autant de situations à résoudre au plus vite par les
autorités de Bucarest, sur toile de fond de la flambée des prix de l’énergie à
l’approche de l’hiver. (Trad. Valentina Beleavski)