Le gouvernement intervient dans la crise Blue Air à l’aide de la compagnie Tarom.
5 millions de lei, soit un million d’Euros, c’est le budget alloué par le gouvernement de Bucarest pour couvrir les dépenses du rapatriement avec l’aide de la compagnie aérienne nationale Tarom des Roumains bloqués à l’étranger suite à la décision de mardi de la compagnie low cost Blue Air de suspendre temporairement ses vols. C’est le premier ministre roumain Nicolae Ciuca qui a convoqué une cellule de crise afin de solutionner cette situation et a qualifié de prioritaire le rapatriement des ressortissants roumains immobilisés sur des aéroports à l’étranger. Un premier avion s’est rendu à Tel Aviv, en Israël pour rapatrier quelque 150 voyageurs. De nombreux autres Roumains sont toujours bloqués à travers le monde et plus de 2 000 d’entre eux ont fait appel aux services consulaires pour obtenir l’appui de l’Etat roumain. Blue Air a expliqué sa décision par le fait que l’Administration du fond de l’environnement du gouvernement roumain avait bloqué ses comptes à cause d’une dette.
Mihai Pelin, 08.09.2022, 10:10
En pourtant, mercredi, la compagnie aérienne s’est vue débloquer ses comptes bancaires. Ce qui plus est, le paiement de ses arriérés de paiement des certificats de pollution s’élevant à 6 millions d’euros a été rééchelonné pour une période d’un an. La compagnie affirme pouvoir payer ce montant uniquement dans des conditions de fonctionnement « normales ». Selon Blue Air, la suspension des vols pendant une semaine implique l’annulation de plus de 400 vols, totalisant 54 000 billets d’avion. Les dettes totales de Blue Air son estimées à 230 millions d’euros, soit la moitié du total de ses revenus annuels. Selon la compagnie roumaine, le nombre des salariés à baissé à un tiers par rapport à celui d’avant la pandémie. Sa flotte compte actuellement 13 avions, par rapport à 32 il y a trois ans et elle devrait se réduire davantage prochainement pour arriver à seulement cinq avions. Lorsqu’elle fuit fondée en 2004, Blue Air comptait 35 salariés et un seul avion acheté d’occasion.
Ensuite, grâce au boom du secteur des low-cost, la compagnie aérienne roumaine s’est beaucoup développée, achetant des avions flambant neufs. Mais depuis plusieurs années déjà, les turbulences s’enchainent. Son principal actionnaire avait été arrêté pour des faits de corruption et condamné à une peine de prison ferme. Blue Air fait jusqu’en juin 2023 l’objet d’une procédure appelée « concordat préventif », déclenchée il y a deux ans. C’est un mécanisme censé éviter l’insolvabilité, qui permet à une entreprise de proposer à ses créanciers un plan de redressement et de remboursement des dettes.
Ce fut également en 2020 en pleine pandémie que la compagnie a obtenu un prêt garanti par l’Etat roumain d’une soixantaine de millions d’euros. L’été dernier, Blue Air s’est vue infliger une amende record de 2 millions d’euros émise par l’Autorité nationale de protection du consommateur. L’institution a sanctionné ainsi l’annulation de plus de 11 mille vols, de 2021 à 2022, pour lesquels la compagnie avait encaissé près de 14 millions d’euros. Une grande partie des voyageurs n’ont jamais été remboursés et certains ont réussi à récupérer en Justice l’argent dépensé pour des billets d’avion et un intérêt symbolique pour la période durant laquelle leur argent s’est retrouvé dans les comptes de Blue Air.