Le gouvernement de Bucarest, destitué par motion de censure.
Après avoir suscité l’hostilité de trois partis sur les cinq représentées au Parlement, le gouvernement du premier ministre libéral Florin Cîtu a été destitué mardi par motion de censure. Dans le document, le PSD affirmait que l’unique solution pour que la Roumanie puisse sortir de cette crise politique, économique est sociale était le départ urgent du gouvernement Cîtu. Les sociaux-démocrates imputaient à l’Exécutif l’appauvrissement des Roumains, l’absence de mesures censées contrecarrer la hausse des factures énergétiques et la dévalorisation de la monnaie nationale, le leu, ainsi que la progression alarmante de la dette publique. S’y ajoutaient le faible taux d’absorption des fonds européens, le blocage des programmes d’appui pour les PMEs et le manque d’intérêt pour les problèmes des agriculteurs, selon les sociaux-démocrates. Ils n’oubliaient pas non plus de dénoncer ce qu’ils appelaient un désastre dans le domaine de la santé. Le gouvernement de l’alliance entre le Parti national libéral – l’Union Sauvez la Roumanie – Plus (USR-PLUS) et l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR) n’a pas lutté contre la pandémie, il n’a fait qu’empêcher le traitement des maladies chroniques, accusait le Parti social-démocrate.
Eugen Coroianu, 05.10.2021, 18:08
Après avoir suscité l’hostilité de trois partis sur les cinq représentées au Parlement, le gouvernement du premier ministre libéral Florin Cîtu a été destitué mardi par motion de censure. Dans le document, le PSD affirmait que l’unique solution pour que la Roumanie puisse sortir de cette crise politique, économique est sociale était le départ urgent du gouvernement Cîtu. Les sociaux-démocrates imputaient à l’Exécutif l’appauvrissement des Roumains, l’absence de mesures censées contrecarrer la hausse des factures énergétiques et la dévalorisation de la monnaie nationale, le leu, ainsi que la progression alarmante de la dette publique. S’y ajoutaient le faible taux d’absorption des fonds européens, le blocage des programmes d’appui pour les PMEs et le manque d’intérêt pour les problèmes des agriculteurs, selon les sociaux-démocrates. Ils n’oubliaient pas non plus de dénoncer ce qu’ils appelaient un désastre dans le domaine de la santé. Le gouvernement de l’alliance entre le Parti national libéral – l’Union Sauvez la Roumanie – Plus (USR-PLUS) et l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR) n’a pas lutté contre la pandémie, il n’a fait qu’empêcher le traitement des maladies chroniques, accusait le Parti social-démocrate.
La motion du PSD n’épargnait pas non plus l’USR-PLUS, même si, justement, la sortie de ce parti de la coalition gouvernementale a transformé le gouvernement Cîtu en un cabinet minoritaire et l’a projeté dans cette situation difficile. Malgré les critiques à son encontre formulées par le PSD, l’USR a finalement voté la motion afin de renverser Florin Cîtu de son fauteuil de premier ministre, le tenant pour seul responsable du démantèlement de la coalition gouvernementale. Aucune surprise non plus de la part des nationalistes de l’AUR qui ont également voté en faveur de la motion social-démocrate. Avant le vote, Florin Cîtu a accusé d’irresponsabilité ce qu’il a appelé une nouvelle majorité PSD – USR – AUR.
Le parcours de la motion a été implacable et elle a adoptée mardi dans l’après-midi avec un score historique : 281 voix pour, alors que seulement 234 voix étaient nécessaires pour qu’elle soit adoptée. Aucune autre motion de censure de la Roumanie postcommuniste n’avait recueilli tant de voix « pour », note la presse de Bucarest.
Le leader des députés libéraux, Florin Roman, a déclaré après le résultat du vote que le PNL proposerait un nouveau candidat pour les fonctions de premier ministre, conformément à une décision adoptée par la direction du parti. Le Parti social-démocrate n’a qu’un seul objectif : la tenue d’élections anticipées. D’ici là les sociaux-démocrates proposent de constituer une majorité politique censée soutenir un gouvernement composé de spécialistes, selon le président du PSD, Marcel Ciolacu. Il souligne que désormais c’est le président roumain Klaus Iohannis qui doit faire le prochain pas. Il faut dépasser « ce moment d’hystérie politique » et entrer dans « un zone responsable et constitutionnelle », a encore ajouté Marcel Ciolacu, chef de file des sociaux-démocrates.
Le nouveau président de l’Union sauvez la Roumanie, Dacian Ciolos, a exhorté le premier ministre destitué à faire preuve de « retenue », ajoutant qu’il s’attendait à une « réaction équilibrée » de la part du PNL. Dacian Ciolos s’abstiendra à d’autre commentaires jusqu’à ce qu’une proposition réaliste de coalition gouvernementale soit mise sur papier. Enfin, le député George Simion, co-président de l’AUR a affirmé que Florin Cîtu ne devrait rester à la tête du gouvernement ni même en tant que premier ministre par intérim, annonçant que son parti avait préparé une équipe de spécialistes, prête à constituer un gouvernement dont la composition serait pourtant négociée avec les autres partis politiques. La situation sur la scène politique de Bucarest ne fait que se compliquer et tous les acteurs semblent attendre une solution-miracle de la part du président Iohannis.