Le déficit budgétaire préoccupe le gouvernement
Roxana Vasile, 09.12.2019, 12:37
Le gouvernement libéral de Bucarest, qui a succédé aux sociaux-démocrates au pouvoir, ont identifié de nombreux trous dans le budget du pays. En clair, les dépenses sont démesurément grandes par rapport aux recettes. Lors du récent collectif budgétaire, on a constaté que le déficit s’élevait en 2019 à 4,4%, un chiffre qui dépasse de beaucoup les 3% admis par l’UE et qui représente une surprise désagréable pour tous les Roumains. Raison de plus pour les tenants du PNL de critiquer le PSD, de féliciter leur formation politique favorite de l’avoir écarté du pouvoir, par le biais d’une motion de censure et d’avoir fourni au président de droite réélu Klaus Iohannis, un « gouvernement à lui » avec lequel il puisse travailler tranquillement.
De l‘autre côté, les adeptes de la social-démocratie, ont exprimé leur étonnement que le précédent Exécutif ait été capable, plusieurs années d’affilée, de contenir le déficit dans les limites acceptables et d’assurer même une croissance économique parmi les meilleures au sein de l’UE, ce dont leurs adversaires politiques s’avèrent incapables, tout en rejetant la responsabilité sur la gauche. Voilà donc la toile de fond sur laquelle le gouvernement dit tenter de trouver des solutions pour diminuer les dépenses budgétaires.
Le premier ministre Ludovic Orban a fait savoir son intention de plafonner les revenus salariaux des dignitaires, de sorte qu’il ne soient plus revalorisés à chaque majoration du salaire minimum. Cela dans les conditions où, soit-dit en passant, toute une série de salariés n’ont jamais bénéficié d’une telle indexation. Voilà pourquoi, beaucoup pensent que cette mesure frise l’hypocrisie. On discute également de l’optimisation des organigrammes ministériels, après que le nombre des ministère est passé de 27 à 16.
Enfin, toujours dans le but de réduire les dépenses à l’origine du déficit budgétaire qui se monte cette année à 4,4% du PIB, le ministère du Travail envisage d’élaborer un acte normatif interdisant le cumul de revenus entre emploi et retraite dans le secteur public. L’occasion pour beaucoup de se rappeler une mesure similaire instituée en 2009 en Roumanie, en pleine crise économique mondiale et toujours par un gouvernement de droite. Cette mesure avait été abrogée cinq ans plus tard.
En réplique, le président par intérim du PSD, Marcel Ciolacu, a accusé les libéraux d’agir contrairement à la démocratie et à la Loi fondamentale du pays en faisant savoir qu’ils envisagent d’engager leur responsabilité sur des projets législatifs extrêmement importants, dont le budget de l’Etat. En plus, Marcel Ciolacu estime que le premier ministre Ludovic Orban et son cabinet n’ont aucun programme de gouvernance, qu’ils agissent de manière chaotique et irresponsable et que, malheureusement, tous les Roumains vont en pâtir. Par conséquent, même si ce n’est pas sa priorité du moment, le PSD n’exclut pas de déposer une motion de censure d’ici la fin de l’année.