Le déficit budgétaire et la confiance des hommes d’affaires
Les hommes d'affaires roumains sont confiants quant à l'évolution de l'économie nationale.
Ştefan Stoica, 17.05.2024, 12:48
L’indice Confidex, qui mesure le niveau de confiance des managers des compagnies roumaines dans l’économie, a atteint la valeur la plus élevée mesurée des quatre dernières années, soit 52,5, révèle la dernière étude sur ce sujet. Sur toile de fond de la baisse de l’inflation, de l’augmentation du PIB et de l’optimisme accru du milieu des affaires local et international par rapport à l’évolution de l’économie, la valeur de cet indice a dépassé le précédent maximum de 50,2, enregistré dans la première moitié de l’année dernière. Selon l’étude, 34 % des dirigeants des sociétés de Roumanie se disent optimistes quant à l’état de l’économie roumaine, contre les 26 % qui ont affirmé de même pendant le semestre précédent. Et pourtant 38 % d’entre eux restent prudents.
Ces données témoignent de la résilience, de la flexibilité et de l’adaptabilité du milieu des affaires roumain face aux changements brusques des conditions de marché auxquels ils ont été confrontés ces dernières années, à commencer par la pandémie de COVID-19, suivie par la flambée des prix de l’énergie et par la guerre en Ukraine, par les changements fiscaux et par la vague inflationniste qui n’est pas encore terminée, montre encore l’étude Confidex. Selon celle-ci, les entreprises du secteur des services sont les plus optimistes, suivies par celles des TIC, du BTP et du commerce. Par contre, les entreprises activant dans l’agriculture, l’énergie et l’industrie adoptent une approche plus prudente.
Analyse de la Banque centrale
Par ailleurs, la Roumanie a fait des progrès significatifs afin de réduire son écart par rapport aux pays développés après l’an 2000, ayant connu la croissance la plus rapide de la productivité du travail en Europe centrale et orientale, selon Csaba Bálint, membre du conseil d’administration de la Banque Nationale de Roumanie. A son avis, le produit intérieur brut par habitant par rapport au pouvoir d’achat a atteint plus de 75 % de la moyenne européenne, soit une évolution soutenue par l’accumulation d’investissements directs étrangers et le maintien d’une dette publique faible pour un certain temps.
Csaba Bálint :« Tous les départements de Roumanie ont réalisé des progrès significatifs au cours des 25 dernières années quant au PIB par habitant, mais les disparités régionales se sont accentuées. Jusqu’à l’heure où l’on parle nous avons bénéficié d’un ratio dette publique sur PIB relativement faible, ce qui nous a laissé une marge de manœuvre pour soutenir la croissance économique. Cependant, l’augmentation de la dette a également engendré des vulnérabilités. Alors que la Roumanie récupérait rapidement ses décalages, des déséquilibres importants sont apparus, avec en tête : l’aggravation du double déficit, soit le déficit budgétaire et le déficit du compte courant, dont le niveau reste très élevé depuis de nombreuses années » a déclaré Csaba Bálint.
L’absorption efficace des fonds européens est très importante pour financer les investissements, mais il est tout aussi vital pour la Roumanie de faire la correction budgétaire et de trouver ses propres sources de croissance économique, estime le responsable de la BNR. Rappelons-le, dans ses prévisions de printemps, la Commission européenne table sur une croissance de 3,3 %, de l’économie roumaine, ainsi que sur un déficit de près de 7 % du PIB, soit le plus important de l’Union.