Le bilan du Parquet anticorruption de Roumanie
La Direction nationale anticorruption a présenté son premier bilan réalisé après la fin du monitoring de la Justice roumaine par le biais du mécanisme de coopération et de vérification institué par l’UE.
Alex Diaconescu et Daniela Budu, 27.02.2024, 13:58
« Les procureurs ont retrouvé le courage d’investiguer les grands cas de corruption », s’est félicité le procureur en chef de la Direction nationale anticorruption, Marius Voineag, qui a présenté lundi le rapport d’activité de son institution pour 2023. Il a demandé aux procureurs de faire preuve de professionnalisme, soulignant que les coûts de la corruption restaient encore trop élevés pour la société roumaine. « La confiance » serait le mot qui synthétise l’activité de la Direction nationale anticorruption cette dernière année, a encore précisé Marius Voineag. Il s’agirait non seulement de la confiance du personnel du Parquet anticorruption, qui serait visible dans leur courage de poursuivre des cas de grande corruption, mais aussi de la confiance du public de déposer des saisines.
Le procureur en chef de la DNA, a également présenté plusieurs repères de l’activité de l’année dernière de l’institution qu’il dirige : « Nous avons cherché à consolider l’institution par le renforcement de la ressource humaine et nous avons réussi à embaucher 29 procureurs, sans prendre en compte la dernière procédure par le biais de laquelle 23 nouveaux procureurs ont été validés en début de cette année. Le long de l’année 2023, quelque 651 inculpés ont été déférés à la Justice. Le nombre des inculpés traduits en justice et faisant l’objet de mesures de détention provisoire a également augmenté d’une manière significative. En 2023, l’institution comptait 2 259 dossiers par rapport à 2 087 en 2022 » a précisé le chef du Parquet anticorruption.
La lutte contre la corruption, le priorité absolue du gouvernement
Hormis toute tension sociale et préoccupation générée par le contexte politique, la lutte contre la corruption demeure une priorité absolue pour le Gouvernement roumain a également assuré la ministre de la Justice, Alina Gorghiu. Elle précise que les mesures démarrées l’année dernière réaffirment l’engagement du ministère en vue de la réalisation d’un acte de Justice efficace et qualitatif. Alina Gorghiu: « Je dois remarquer la préoccupation des procureurs de la DNA pour appliquer des mesures de séquestre et pour récupérer le préjudice issu des infractions. Vous avez institué de telles mesures dans plus de la moitié des dossiers et permettez-moi de vous encourager à le faire, surtout que la moitié des actifs confisqués peut retourner dans la société sous la forme de démarches de prévention de la criminalité, d’éducation juridique et de soutien concret des victimes des infractions »
Marian Enache, président de la Cour constitutionnelle de Roumanie a également apprécié l’activité de la Direction nationale anticorruption : « Il faut souligner le fait que dans la mise en œuvre des objectifs inscrits dans le mécanisme de coopération et de vérification, la DNA a joué un rôle majeur, un rôle qu’elle doit continuer à jouer, dans le contexte du nouveau mécanisme européen de l’Etat de droit, dans le cadre duquel la lutte contre la corruption occupe une place centrale. » a encore déclaré Marian Enache, président de la Cour constitutionnelle de Roumanie.
La lutte contre la corruption se poursuit en 2024, dans un contexte électoral
Pour 2024, état donne le contexte électoral, la Direction nationale anticorruption promet de continuer à lutter contre la corruption avec la même détermination. Les chefs de l’institution visent à faire augmenter la capacité institutionnelle et de mettre un accent spécial sur les politiques de ressources humaines afin de pouvoir cibler les cas de grande corruption et les domaines prioritaires ayant un impact sur la vie des citoyens.