L’avis des Roumains sur la voie occidentale de la Roumanie
Une nouvelle enquête du centre de recherches INSCOP fait état de l’attachement des Roumains face aux valeurs de l’OTAN et de l’UE. Détails.
Daniela Budu, 22.01.2025, 13:20
Les Roumains, plus attachés aux valeurs euro-atlantiques
Bien que la Roumanie traverse actuellement une période de mécontentements et frustrations sociales profondes, cela n’influe pas sur leur attachement aux valeurs de l’UE et de l’OTAN, constate une étude du centre INSCOP réalisée à la fin de l’année dernière. Selon ce sondage d’opinion, 90 % des Roumains s’opposent à l’idée de quitter l’Alliance de l’Atlantique-Nord, ce qui est un niveau record. En fait, ces 3 dernières années, l’on constate une hausse de 10 % de l’adhésion des Roumains à la voie Occidentale du point de vue des alliances politiques et militaires.
Par ailleurs, plus de la moitié de la population affirme se sentir exposée à la désinformation et aux fausses nouvelles sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, un phénomène qui a affecté les options de vote de plus de trois quarts des personnes questionnes.
Le principal souci : les problèmes internes
Remus Ştefureac, directeur d’INSCOP : « Ce résultat ne témoigne point d’une baisse de l’adhésion des Roumains aux valeurs euro-atlantiques, mais c’est une conséquence des problèmes intérieurs, économiques et sociaux, du manque de confiance dans la classe politique, du manque de professionnalisme de celle-ci et du sentiment général que les jeux sont faits de sorte à favoriser qu’un certain camp . Il s’agit de thématiques internes en lien avec nos débats internes, il ne s’agit pas de la manière dont les Roumains se rapportent au monde euro-atlantique ».
L’appartenance euro-atlantique – vue comme un avantage
La même enquête montre aussi que l’appartenance de la Roumanie à l’UE est vue comme ayant des effets positifs sur la vie économique et sociale, sur la vie familiale et personnelle. C’est valable pour trois quarts des participants. A comparer avec la situation d’il y a 3 ans, lorsque seulement 55 % des Roumains partageaient cet avis. Par conséquent, 88 % des personnes questionnées ont affirmé que la Roumanie devrait rester au sein de l’UE et 78 % pensent que l’avenir économique du pays dépend de son appartenance au bloc communautaire.
L’intérêt national doit être prioritaire
Et pourtant, s’il y a 3 ans, un quart de la population interrogée en Roumanie déclarait que ce serait mieux de quitter l’UE, à présent, plus de la moitié des Roumains estiment que le pays devrait se concentrer en priorité sur les intérêts nationaux, même si cela suppose le non-respect de certaines normes de l’UE. Cela, parce qu’aux yeux de plus de la moitié des Roumains, les autorités nationales agissent plutôt dans l’intérêt d’autres pays, alors que l’économie nationale est contrôlée par des étrangers et que l’Etat appuie plutôt les multinationales que les compagnies roumaines. Ils sont tout aussi nombreux à penser que les pays riches se sont mis d’accord pour maintenir la Roumanie dans la pauvreté.
Et ce n’est pas tout, plus de 60 % des Roumains pensent être vus comme des citoyens inférieurs en Europe, alors qu’à leur avis la Roumanie serait un pays supérieur d’un point de vue culturel par rapport à l’Occident.
Autant de raisons pour lesquelles, 69 % des participants au sondage voteraient pour un parti nationaliste ou pour un candidat nationaliste à l’élection présidentielle, constate enfin le sondage.
Notons pour terminer que cette enquête est considérée comme une des plus importantes que le centre INSCOP ait menées ces dernières années, car offrant une image claire des mécontentements sociaux et des éléments qui influent sur les perceptions des Roumains dans le contexte géopolitique actuel. (Trad. Valentina Beleavski)