L’avenir de l’UE, en débat à Grenade
Des chefs dEtat et de gouvernement de lUnion européenne se sont réunis à Grenade, en Espagne, pour dresser les lignes directrices de lavenir de lespace communautaire.
Sorin Iordan, 09.10.2023, 12:32
Le sommet
informel de l’Union européenne organisé à Grenade par la présidence espagnole
du Conseil de l’Union européenne s’est achevé par une déclaration
commune limitée, qui n’a pourtant pas fait référence aux dossiers épineux.
La déclaration devrait porter sur des sujets divers, tels la migration,
l’élargissement de l’Union européenne, la sécurité nationale et numérique,
ainsi que sur l’autonomie industrielle de l’Union européenne par rapport aux pays
tiers, tels la Chine, la Russie et les Etats-Unis. Comme on s’y attendait, les principales
divergences ont concerné le Pacte européen sur la migration et l’asile. La
Hongrie et la Pologne se sont opposées fermement à l’idée d’intégrer ce Pacte dans
la déclaration finale, et, selon la presse, les dirigeants de Budapest et
Varsovie ont utilisé des mots très durs dans ce contexte. Aux dires du
Premier ministre hongrois, Viktor Orban, la Hongrie se sent « violée et
attaquée » lorsque les Etats-membres de l’UE lui imposent un seuil
pour le nombre de migrants à accueillir. Le Premier ministre polonais,
Mateusz Morawiecki, a, quant à lui, déclaré qu’une telle mesure était « un
dictat de Bruxelles » qu’il n’accepterait jamais.
Selon les
réglementations européennes, une majorité des votes, et pas l’unanimité, est
nécessaire afin de prendre une décision concernant le Pacte sur la migration.
Par conséquent, malgré l’opposition ferme de la Hongrie et de la Pologne, un
tel pacte existera en fin de compte.
L’élargissement
du bloc communautaire a été un autre sujet important qui a agité les esprits
lors du sommet de Grenade. L’année 2030, que le Haut représentant de l’Union
pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell, a proposée
pour accepter de nouveaux membres au sein de l’UE, a été rejetée. Les
leaders européens, y compris le président roumain, Klaus Iohannis, l’ont qualifiée
d’« irréaliste ». Selon le ministre espagnol des affaires étrangères,
Jose Manuel Albares, les pays candidats intégreront l’Union européenne « en
fonction de leurs efforts et leurs mérites ». Cette
déclaration a été renforcée par la cheffe de la Commission européenne, Ursula
von der Leyen, selon laquelle l’élargissement de l’Union européenne doit rester
un processus basé sur des mérites individuels.
Par conséquent,
la déclaration finale du sommet de Grenade précise que l’Union
européenne aura plus de 30 membres. Pour rappel, la République de Moldova,
l’Ukraine, les Etats des Balkans Occidentaux et la Turquie figurent parmi les pays
candidats.
Et pourtant. Une
décision qui pourrait avoir des effets importants est attendue au sommet
européen de décembre prochain. La présidente de la République de
Moldova, Maia Sandu, s’est déclarée optimiste, surtout suite à la résolution
par laquelle le Parlement européen demande le début des négociations d’adhésion
de Chisinau jusqu’à la fin de l’année. En attendant, la Déclaration de
Grenade maintient l’engagement des 27 chefs d’Etat et de gouvernement du
bloc communautaire pour une « Europe forte, dynamique, compétitive et
cohésive dans un monde en changement ».