« L’Affaire collective »
Le documentaire « L’Affaire collective » du réalisateur roumain Alexander Nanau est depuis lundi le premier film roumain nominé aux Oscars. En lice aussi bien pour la catégorie « Meilleur documentaire » que pour le « Meilleur film international », cette co-production roumano-luxembourgeoise montre les effets dévastateurs de la corruption sur l’ensemble d’une société. Le film suit l’enquête menée par une équipe de journalistes d’investigation afin de dénoncer la fraude dans le système de santé publique mise en lumière après l’incendie qui a consommé la discothèque Colectiv de Bucarest. « C’est une histoire sur l’Etat et sur l’incompétence des autorités qui, à force de mentir et de manipuler, ont foulé aux pieds la vie des gens. Un film que tout le monde devrait voir », affirmait, en février dernier, Alexander Nanau.
Corina Cristea, 16.03.2021, 12:08
Le documentaire « L’Affaire collective » du réalisateur roumain Alexander Nanau est depuis lundi le premier film roumain nominé aux Oscars. En lice aussi bien pour la catégorie « Meilleur documentaire » que pour le « Meilleur film international », cette co-production roumano-luxembourgeoise montre les effets dévastateurs de la corruption sur l’ensemble d’une société. Le film suit l’enquête menée par une équipe de journalistes d’investigation afin de dénoncer la fraude dans le système de santé publique mise en lumière après l’incendie qui a consommé la discothèque Colectiv de Bucarest. « C’est une histoire sur l’Etat et sur l’incompétence des autorités qui, à force de mentir et de manipuler, ont foulé aux pieds la vie des gens. Un film que tout le monde devrait voir », affirmait, en février dernier, Alexander Nanau.
Présenté en première en 2019, lors du Festival du film de Venise, le documentaire a figuré dans la presse de l’époque comme une production sur « le système versus les citoyens, la vérité versus la manipulation, l’intérêt personnel versus l’intérêt public, un film sur le courage et la responsabilité individuelle ». « L’Affaire collective », cette tragédie soldée par la mort de 65 personnes, renferme en elle l’idée que pour changer les choses en bien, il faut rester ensemble, a expliqué pour Agerpres la critique de film Irina Margareta Nistor. « C’est pour la première fois dans l’histoire du cinéma de Roumanie qu’un film roumain est nominé deux fois, une fois dans la catégorie Meilleur documentaire et une autre dans celle du Meilleur film international », ajoute la critique. C’est là un double succès et je pense qu’il a des chances réelles de se voir attribuer au moins l’un des deux prix. Bien sûr, si ce sont les deux, on ne pourrait que s’en réjouir. La compétition s’avère plus serrée dans la catégorie Meilleur film international que dans l’autre. Personnellement, je trouve que l’Affaire collective est meilleur que les autres documentaires en lice aux Oscars et je sais de quoi je parle car je les ai tous vus », a encore précisé Irina Margareta Nistor.
Le cinéma roumain a entamé l’année en force, car il s’est vu attribuer l’Ours d’or, à Berlin pour le film de Radu Jude « Bad Luck Banging or Loony Porn ». C’est une tradition qui se poursuit depuis une vingtaine d’années déjà et qui a apporté à la Roumanie une Palme d’Or. Pour revenir à « L’Affaire collective », le film a été sacré meilleur documentaire en décembre dernier, lors du Gala des Prix de l’Académie européenne de film. La production est également en lice au Prix Lux du Public européen qui sera annoncé le 28 avril. A son palmarès figurent également le trophée du meilleur documentaire aux festivals internationaux de film du Brésil, des Etats-Unis, d’Israël, de Suisse ou encore du Luxembourg.
A l’heure où l’on parle, « L’Affaire collective » se dispute l’Oscar du meilleur film étranger avec le film tunisien « L’Homme qui a vendu sa peau », le film danois « Encore un round », le long-métrage « Jours meilleurs » de Hong-Kong et enfin le film « Quo vadis, Aida ? », une coproduction à participation roumaine. Dans une chronique consacrée au documentaire roumain, la publication Hollywood Reporter écrivait que ce film est « l’expression dure et pleine de révolte de l’indignation collective ». (Trad. Ioana Stancescu)