La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté
Corina Cristea, 31.03.2022, 12:44
Mercredi, Bucarest a approuvé la Stratégie nationale pour l’inclusion sociale
et la réduction de la pauvreté, ainsi que le Plan d’action pour la période
2022-2027. L’objectif est de réduire d’au moins 7 % la pauvreté et l’exclusion sociale d’ici à
2027, par rapport aux chiffres de 2020. Selon Eurostat, cette année-là, le pourcentage
de Roumains victimes de la pauvreté et de l’exclusion sociale était de 31,2 %
contre 44,2 % en 2008, passant de 9 à 6 millions de personnes.
Cette stratégie nationale
prévoit des mesures contre la pauvreté, mais aussi pour le droit à l’assistance
sociale et l’accès aux services d’intérêt public, pour la participation sociale
et économique des groupes les plus vulnérables. Elle prévoit aussi des mesures
de redressement et de résilience du système de la Sécurité sociale, dans le
context de pandémie ou autre situation exceptionnelle. Le document approuvé par
l’Exécutif comporte quatre objectifs. Parmi eux, offrir un niveau de vie décent
à tous et lutter contre la pauvreté temporaire, afin qu’elle ne devienne pas un
problème structurel, menant à l’exclusion sociale. A cela s’ajoutent les
investissements dans le domaine social, les interventions directes sur les
causes principales de la pauvreté transgénérationnelle, ainsi que la
modernisation du système de protection sociale et l’amélioration des capacités
administratives pour une coordination efficace de toutes ces mesures.
Ces dernières seront principalement financées par
des fonds européens, ainsi que par les institutions et autorités publiques responsables
ou impliquées dans leur mise en place. Lors de cette session, le Gouvernement a
alloué 160 millions de lei (environ 32 millions d’euros) à la construction de
centres d’accueil de jour à destination des personnes âgées. Marcel Ciolacu,
dirigeant du PSD (Parti Social Démocrate) a annoncé que le Gouvernement s’apprête
à augmenter de 11 à 20 lei par jour (environ 4 euros) les subventions allouées
aux repas des patients hospitalisés. Le ministre de la Santé s’est déjà
entretenu avec celui des Finances et la mesure concernée devrait entrer en
vigueur au plus tard la semaine prochaine. Il s’agit en effet d’une question
urgente face à l’augmentation rapide des prix des denrées alimentaires.
Ce train de mesures sociales et économiques fera l’objet
de discussions lundi, au cours de la séance de la coalition gouvernementale. Le
PSD a proposé d’offrir des coupons alimentaires de 50 euros tous les deux mois aux
retraités touchant moins de 300 euros par mois, et des coupons de 30 euros aux
familles aux revenus modestes ou monoparentales pour les fournitures scolaires et
les vêtements de leurs enfants. Selon les socio-démocrates, ces mesures,
soutenues par la Commission Européenne, pourraient être financées par des fonds
européens à hauteur de 700 millions d’euros. Le PNL (Parti National Libéral)
propose quant à lui des bons alimentaires d’environ 100 euros qui seraient
distribués jusqu’à juin de l’année prochaine. (Trad : Charlotte
Fromenteaud)