La sécurité nationale – dans le collimateur des députés de Bucarest
Deux projets de loi portant sur la sécurité de la Roumanie ont été adoptés par la Chambre des députés de Bucarest : l’un sur le contrôle de l’utilisation de l’espace aérien national et l’autre sur l’organisation par temps de paix des missions militaires sur le territoire de la Roumanie. Le ministère de la Défense nationale fait des précisions.
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Roxana Vasile, 20.02.2025, 10:56
Deux projets de loi pour une meilleure sécurité nationale
A Bucarest, la Chambre des Députés a adopté, en tant que première chambre saisie, un projet de loi permettant à abattre les drones qui pénètrent illégalement l’espace aérien roumain. Plus concrètement, aux termes de cette loi, les drones qui entrent de manière illégale dans l’espace aérien national seront détruits ou neutralisés si les forces militaires roumaines ou de l’OTAN ne sont pas capables de les contrôler.
Et c’est toujours la Chambre des Députés de Bucarest qui a donné son aval au projet de loi réglementant la manière dont les missions militaires se déroulent en Roumanie par temps de paix. Parmi les mesures envisagées, une permettra de transférer temporairement l’autorité de certaines structures de l’Armée Roumaine à un commandant des forces militaires alliées qui participent à ces missions.
L’opposition souverainiste critique les deux lois
Les deux projets ont été critiqués par l’opposition populiste et souverainiste du Parlement roumain, notamment par les partis SOS Roumanie, le Parti des Jeunes (POT) et par l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR).
Ramona Bruynseels, députée de l’Alliance pour l’Union des Roumains, a expliqué la position de son parti :
« L’OTAN n’est pas un instrument pour céder notre souveraineté. On ne sait pas qui formera le gouvernement de demain. Voulez-vous nous exposer au risque que n’importe qui puisse se servir de cet instrument pour exercer des mesures de répression contre la population civile de la Roumanie ? »
En réplique, le député social-démocrate Daniel Suciu, a déclaré :
« Qu’est-ce que vous voulez concrètement, estimables collègues de l’opposition, qui parlez d’un transfert de souveraineté – ce qui, d’ailleurs, n’est pas vrai… Voulez-vous que des drones tombent sur nos écoles ? Qu’ils tombent sur nos villes ? Pour dire ensuite que le Parlement n’a pas fait son devoir ? »
Les deux projets ont été soutenus non seulement par les députés du Parti Social-Démocrate (PSD), mais aussi par leurs partenaires de la coalition gouvernementale, à savoir le Parti National Libéral (PNL) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), ainsi que par l’opposition pro-européenne, soit l’Union Sauvez la Roumanie (USR).
Le ministère de la Défense nationale dénonce la campagne massive de désinformation à ce sujet
Une fois les deux actes normatifs adoptés, l’un sur le contrôle de l’utilisation de l’espace aérien national et l’autre sur l’organisation par temps de paix des missions militaires sur le territoire de la Roumanie, le ministère de la Défense nationale est intervenu pour faire quelques précisions.
A son avis, les deux projets un engendré « une ample campagne de désinformations et de fausses nouvelles distribuées massivement par plusieurs utilisateurs de Roumanie sur les différentes plateformes numériques ».
Le ministère de la Défense précise que toutes les étapes procédurales ont été respectées dans le cas de ces deux actes normatifs, y compris l’organisation de débats publics à ce sujet. Et d’ajouter que les tentatives de présenter les mesures concrètes censées renforcer la capacité de défense de la Roumanie et de l’OTAN en tant qu’actes de trahison nationale s’inscrivent dans la stratégie des campagnes de désinformation menées dans l’espace public roumain, « y compris par des acteurs Etatiques ayant un agenda contraire à la souveraineté de la Roumanie et à l’OTAN, qui tentent de semer la panique et de miner la confiance dans la capacité des institutions du système national de sécurité de mener à bout leur missions constitutionnelles. »
« Les accusations selon lesquelles la Constitution n’a pas été respectée et que les intérêts de la Roumanie ont été trahis – sont fausses et complètement injustifiées », conclut le ministère de la Défense nationale, dans son communiqué, qui explique en détail le contenu des deux actes normatifs adoptés par la Chambre des Députés. (trad. Valentina Beleavski)