La Roumanie, sur la voie de l’OCDE
La Roumanie a accompli la moitié des objectifs censés lui permettre son adhésion à l’OCDE.

Ştefan Stoica, 03.04.2025, 10:51
La Roumanie approche le moment où elle accomplira tous les critères techniques censés lui permettre une adhésion à l’OCDE dans les douze mois à venir. C’est ce qu’a annoncé le secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économique, Matthias Cormann, dans un message vidéo transmis lors d’une conférence. D’ici à la fin du mois, Bucarest devrait répondre à 13 objectifs parmi les 25 en place. Par son adhésion à l’OCDE, la Roumanie pourrait bénéficier d’investissements plus importants et d’une administration publique centrale plus performante.
L’intégration à l’OCDE, un nouvel objectif national
Voilà pourquoi cette intégration doit être considérée un nouvel objectif national, comme l’ont déjà été les adhésions à l’OTAN, à l’UE et plus récemment, à l’Espace Schengen, ont fait savoir les participants à la conférence. Présent aux débats, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a affirmé que l’Etat a l’obligation d’offrir aux citoyens un contexte qui encourage la créativité et aux hommes d’affaires un contexte censé renforcer la performance, le développement et la prospérité. M. Bolojan a plaidé en faveur d’une gouvernance meilleure, avec un meilleur accès aux fonds européens et un contrôle des déficits qui encourage la création de nouveaux emplois. Il faut récompenser la performance et décourager l’absence des résultats, a encore précisé le chef de l’Etat par intérim.
12 objectifs accomplis parmi les 25
Pour sa part, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a rappelé qu’un an et demi après le dépôt de sa candidature, la Roumanie a accompli 12 objectifs parmi les 25 exigés par l’OCDE. Présent à la conférence, Dan Şucu, investisseur, a critiqué certaines politiques économiques menées par la Roumanie, en désaccord avec les principes de l’OCDE. C’est le cas, par exemple, du plafonnement des tarifs énergétiques et des assurances dont le caractère exceptionnel risque de devenir permanent, ou encore l’affichage des prix avec TVA sur tous les produits. Selon lui, de telles mesures contreviennent fondamentalement aux principes adoptés par l’OCDE pour renforcer les marchés. Ramona Jurubiţă, vice-présidente du Conseil des investisseurs étrangers, a quant à elle réclamé l’adoption par la Roumanie d’un paquet de réformes qui respectent les normes de l’OCDE et qui entrainent une majoration des revenus dans plusieurs domaines clé. Selon elle, l’adoption de nouvelles mesures dans des domaines tels l’éducation, la fiscalité, les entreprises publiques et l’appareil administratif pourrait entraîner une hausse d’1% du taux annuel du PIB. Une adhésion à l’OCDE pourrait aider la Roumanie à échapper au piège du revenu intermédiaire dont on a déjà discuté, a affirmé Mme. Jurubiţă.
La Roumanie espère intégrer l’OCDE en 2026
Le Coordinateur national pour le processus d’adhésion de la Roumanie à l’OCDE, M. Luca Niculescu, ancien ambassadeur de Roumanie en France, a déclaré que le processus d’adhésion se déroule bien et qu’il bénéficie du soutien de la classe politique, tout comme de celui du milieu des affaires. La Roumanie s’est donné pour objectif de clôturer le processus de son adhésion à l’OCDE l’année prochaine, quand elle aura à remplir des critères plus difficiles que ceux prévus pour cette année.