La Roumanie ne risque pas de traverser une crise alimentaire
Ştefan Stoica, 14.03.2022, 10:57
Après la quête aux comprimés d’iode et
les files d’attentes à la pompe, une nouvelle hystérie s’est déclenchée
dernièrement en Roumanie : la crise de l’huile dont le prix vient de doubler, voire
même de tripler après que les Roumains en ont acheté en grandes quantités de
peur d’une crise alimentaire. La panique intervient dans le contexte de la
guerre en Ukraine, principal fournisseur d’huile brut de l’Europe, dont le prix
a doublé depuis l’invasion russe. Le ministre roumain de l’Economie, Florin Spătaru,
a annoncé que des contrôles seraient effectués auprès des commerçants et des
distributeurs. Et lui de rassurer la population que le pays détient
suffisamment de stocks d’huile et que, du coup, la panique n’a pas sa place. Florin
Spătaru :
« Il n’y a aucune raison de
s’inquiéter quant au risque que nos stocks d’huile s’épuisent, et de ce fait,
il n’y a aucune justification économique pour doubler, voire même tripler les
prix. »
De l’avis de Florin Spătaru, ces
contrôles seront à même de désamorcer la soi-disant « crise de l’huile »,
tout comme ils ont mis un terme à la course aux carburants. A l’issue des
pourparlers avec les représentants des grandes chaînes de production,
transformation et commercialisation, le ministre de l’Agriculture, Adrian
Chesnoiu, a affirmé que la Roumanie ne risquait pas de se confronter à une
crise des denrées alimentaires, tout simplement parce qu’elle produit des
quantités suffisantes, y compris d’huile, pour répondre aux besoins de la
consommation intérieure.
Cela fait 5 ans déjà que la Roumanie est
le premier producteur d’huile de tournesol d’Europe et le principal exportateur
de graines de tournesol de l’espace communautaire. Les discussions avec les
représentants des fermiers, des producteurs d’huile de tournesol et des grandes
chaînes de distribution ont montré que d’ici à la prochaine récolte, le pays
dispose de quantités suffisantes de graines de tournesol pour produire assez
d’huile. Le ministre de l’Agriculture, Adrian Chesnoiu :
« On produit des aliments et des
produits agroalimentaires en quantités suffisantes pour assurer notre indépendance
alimentaire. A ce jour, la Roumanie ne court aucun risque de se confronter à
une crise des aliments ou à de forts déséquilibres, tout simplement parce que
sa production alimentaire répond aux besoins des consommateurs roumains. »
Selon Alina Gheorghiţă, représentante
des producteurs agricoles, en Roumanie, la production végétale dépasse les
besoins internes, ce qui devrait, dit-elle, conforter la population qui ne doit
pas craindre une pénurie d’huile. Membre de l’Association des grandes chaînes
commerciales, George Bădescu a quant à lui affirmé qu’en faisant ses courses
d’une manière équilibrée et responsable, on ne risque pas de stocker des
aliments qui se périmeraient avant d’être consommés. Et lui de plaider en
faveur d’un accès équitable aux produits, de tous les consommateurs, afin
d’éviter le gâchis. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la panique est
d’autant plus grande et les autorités appellent de nouveau la population à
chercher ses informations auprès des sources officielles pour éviter la
confusion.(trad. Ioana Stancescu)