La Roumanie manque de médecins
Selon les données du ministère de la Santé, la Roumanie manque de milliers de médecins, d’internes et d’aide-soignant. Dans les hôpitaux publics, plus de 8 600 postes de médecins sont encore vacants. Même les grandes villes, dont Bucarest, ne sont pas épargnées par ce problème, mais la crise se fait plus fortement sentir dans les petites villes et villages : plus de 300 communes n’ont pas du tout de médecin généraliste et plus de la moitié des villes n’en ont pas suffisamment. Dans certaines communes, le problème du déficit a été partiellement résolu grâce à l’aide de médecins à la retraite ou à la création de centres médicaux secondaires, qui réunit du personnel médical venu d’ailleurs. Concernant les résidents, les données enregistrées par le ministère de la Santé montrent qu’environ 1.600 postes sont encore à pourvoir. Cependant, le déficit le plus important concerne les aide-soignant. Plus de 14 500 postes d’aide-soignant sont vacants, la plupart (près de 14 000) dans des hôpitaux, le reste dans les services d’ambulance et d’urgence. Comment en est-on arrivé là, alors que les salaires dans le secteur de la Santé ont considérablement augmenté, d’environ 80 %, depuis 2018 ?
Les médecins préfèrent partir travailler à l’étranger
Roxana Vasile, 25.03.2024, 12:29
Que disent les chiffres ?
Selon les données du ministère de la Santé, la Roumanie manque de milliers de médecins, d’internes et d’aide-soignant. Dans les hôpitaux publics, plus de 8 600 postes de médecins sont encore vacants. Même les grandes villes, dont Bucarest, ne sont pas épargnées par ce problème, mais la crise se fait plus fortement sentir dans les petites villes et villages : plus de 300 communes n’ont pas du tout de médecin généraliste et plus de la moitié des villes n’en ont pas suffisamment. Dans certaines communes, le problème du déficit a été partiellement résolu grâce à l’aide de médecins à la retraite ou à la création de centres médicaux secondaires, qui réunit du personnel médical venu d’ailleurs. Concernant les résidents, les données enregistrées par le ministère de la Santé montrent qu’environ 1.600 postes sont encore à pourvoir. Cependant, le déficit le plus important concerne les aide-soignant. Plus de 14 500 postes d’aide-soignant sont vacants, la plupart (près de 14 000) dans des hôpitaux, le reste dans les services d’ambulance et d’urgence. Comment en est-on arrivé là, alors que les salaires dans le secteur de la Santé ont considérablement augmenté, d’environ 80 %, depuis 2018 ?
Les médecins préfèrent partir travailler à l’étranger
Car malgré cette augmentation, les médecins roumains continuent à quitter le pays en raison de conditions de travail peu attractives. En 2023, plus de 800 médecins ont demandé un Certificat Professionnel pour exercer à l’étranger. L’année dernière, le manque de personnel médical s’est intensifié, car, depuis mai 2023, le gouvernement a gelé les recrutements dans la fonction publique pour réaliser des économies budgétaires.
L’Etat roumain peine à trouver des solutions
À la suite de plusieurs manifestations, l’Exécutif a approuvé, en janvier de cette année, la mise en concurrence de plus de 7 600 postes vacants ou temporairement vacants dans le secteur de la Santé et de l’assistance sociale. Sauf que lorsque cela est rendu possible, recruter prend environ deux mois à partir du moment où l’annonce est rendue publique. Cependant, les responsables des hôpitaux publics affirment qu’en raison du manque de médecins et d’infirmières, le personnel actuel est débordé et les patients, qui ne reçoivent plus de soins médicaux, sont les premiers a en subir les conséquences. La situation a pris de telles proportions qu’il arrive fréquemment que certains employés soient rappelés de leurs congés pour combler le manque de personnel. Un rapport de la Cour des Comptes – « Gestion des ressources humaines et développement et infrastructure des unités de santé hospitalières pour la période 2014-2021 » – révèle que la Roumanie se classe en avant-dernière place des états membres de l’Union européenne, avec moins de 300 médecins pour 100 000 habitants. (Trad : Charlotte Fromenteaud)