La Roumanie et le transit des céréales ukrainiennes
Daniela Budu, 17.10.2022, 13:30
Dimanche, lors de la Journée mondiale de l’Alimentation,
le chef de la diplomatie roumaine a réaffirmé l’engagement de Bucarest de faire
diminuer l’impact de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire au niveau
mondial. Il a demandé l’élargissement de l’accord sur l’exportation de céréales
par les ports à la mer Noire, conclu cet été entre l’Ukraine et la Russie avec
la Turquie et l’ONU, vu qu’il touche à sa fin d’ici un mois environ.
A noter aussi que l’aide de la Roumanie pour le pays
voisin en guerre ne s’arrête pas là. En septembre dernier, la Roumanie et la
France ont signé à Paris un accord dans le domaine des transports qui facilitera,
à son tour, l’exportation des céréales ukrainienne. De même, devant l’assemblée
Générale de l’ONU, à New York, le président roumain Klaus Iohannis a déclaré
qu’il fallait améliorer ou du moins adapter aux conditions actuelles la
capacité du port roumain de Constanta, à la mer Noire, qui est le plus grand
port utilisé pour le transport des céréales depuis l’Ukraine. Il a exprimé son
espoir que l’accord sur le transit des céréales ukrainiennes via la mer Noire
sera maintenu.
Négocié par l’ONU et la Turquie en juillet dernier, cet
accord a ouvert la voie à Kiev de reprendre la vente de céréales dans le monde
en les envoyant via ses ports en mer Noire, qui avaient été fermés au début de
l’invasion russe. En échange, Moscou a obtenu des garanties pour ses propres
exportations de céréales et d’engrais.
Selon l’agence de presse Reuters, cet accord a permis
d’éviter une crise alimentaire mondiale, compte tenu du fait que la Russie et
l’Ukraine sont deux des plus grands exportateurs de céréales du monde et que la
Russie est le plus grand exportateur d’engrais au niveau international. Sur la
base de cet accord, tous les navires de marchandises qui ont quitté les ports
ukrainiens, ont été contrôlés à Istanbul avant de poursuivre leur chemin vers
leur destination finale. Néanmoins, Moscou a exprimé à plusieurs reprises son
mécontentement face à la manière dont cet accord est mis en place, accusant des
difficultés quant à la vente de ses engrais et de ses aliments.
Dans une interview à Reuters, l’ambassadeur russe après
des Nations Unies, à Genève, a déclaré que Moscou avait transmis mercredi
dernier une liste de plaintes en ce sens à l’intention du secrétaire général de
l’ONU. Entre temps, des négociations ont eu lieu ces jours-ci à Moscou entre
les responsables russes et ceux de l’ONU en vue de la prolongation de l’accord
sur l’exportation des céréales. Selon Kiev, en vertu du document signé cet été,
l’Ukraine a réussi à exporter jusqu’ici environ 8 millions de tonnes de
céréales. N’empêche, sur toile de fond de la guerre déclenchée par la Russie,
le prix des céréales a augmenté de près de 20% cette année, alors qu’en raison
de la croissance des prix des aliments, le nombre des personnes exposées au
risque de famine au niveau mondial est actuellement estimé à près de 50
millions. (trad. Valentina Beleavschi)