La Roumanie, entre élections et déclarations
Les deux partis de la coalition au pouvoir ont désigné leur candidat commun à la Municipalité de Bucarest. La réaction de l’actuel édile de la capitale, Nicusor Dan, ne s’est pas fait attendre.
Mihai Pelin, 21.03.2024, 11:43
Le médecin orthopédiste, Cătălin Cîrstoiu (50 ans), doyen de la Faculté de médecine, Carol Davila de Bucarest et manager de l’Hôpital universitaire des Urgences, espère remporter la mairie de Bucarest. Il a le soutien du PSD et du PNL, les deux partis au pouvoir en Roumanie qui l’ont présenté mercredi comme leur candidat commun. En critiquant l’actuel maire de Bucarest, Nicusor Dan, le premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolacu, a affirmé que la capitale roumaine avait besoin d’une personne capable de coordonner une équipe, d’un véritable manager qui puisse réunir autour de lui des professionnels de tous les domaines. Son collègue de coalition, le responsable libéral, Nicolae Ciuca, a plaidé pour la cohérence et la cohésion au sein de l’administration municipale, tout en invoquant la nécessité d’un dénominateur commun des activités de la Mairie générale et des mairies d’arrondissement.
Pour sa part, l’opposition parlementaire a critiqué le choix de la coalition au pouvoir et affirmé soutenir Nicusor Dan, en course pour un nouveau mandat. A l’heure où l’on parle, deux autres personnes espèrent remporter la Mairie de Bucarest. Il s’agit de l’édile du 5ème arrondissement, Cristian Popescu Piedone, du Parti humaniste social libéral et de Mihai Enache, de la part du parti ultra-nationaliste, AUR.
Ce sera à Gabriela Firea, présidente de la filiale PSD Bucarest et à son homologue libéral, Sebastian Burduja, de s’occuper de la campagne électorale de Cătălin Cîrstoiu. Il convient de préciser qu’aussi bien Mme Firea que M. Burduja avaient annoncé dans un premier temps, leurs propres candidatures à la Mairie de la capitale. L’orthopédiste Cătălin Cîrstoiu explique les raisons qui l’ont poussé à relever le défi d’une course électorale :
« Comme médecin et comme personne faisant preuve d’esprit civique, je sais que la santé d’une nation ne se résume pas à la seule prise en charge médicale. La santé des patients est directement influencée par la pureté de l’air, par un transport public plus efficace, par une infrastructure routière plus performante. Il faudrait mettre en place un environnement propice censé permettre aux Bucarestois de s’adresser à l’administration municipale non pas pour réclamer leurs droits, mais avec la certitude de trouver une solution à tous les problèmes. »
Toute de suite après l’annonce de la candidature du candidat commun PSD-PNL, l’édile en chef de la mairie de Bucarest, Nicusor Dan, a retiré les fonctions exécutives à son adjoint, le libéral Stelian Bujduveanu. « Trois ans durant, le Conseil administratif de la ville a été dominé par la droite formée du PNL, USR et PMP. Or là, le PNL a décidé de s’allier avec le PSD, un mouvement politique qui contrevient à la position occupée par le vice maire, a justifié Nicusor Dan sa décision.
Stelian Bujduveanu était en charge de plusieurs domaines tels les Transports, le Patrimoine, la relation avec l’Administration publique des rues et avec la Société de Transport Bucarest. Autant d’attributions assumées actuellement par le maire général.
Par ailleurs, la Commission technique centrale en charge de la coordination des activités d’organisation des élections européennes et locales s’est réunie en première, mercredi. Les électeurs seront convoqués aux urnes le 9 juin pour élire aussi bien leurs euro-parlementaires que leurs élus locaux. La Roumanie organise cette année quatre scrutins électoraux. A part les deux déjà mentionnés, le pays aura en septembre, les élections présidentielles et en décembre, les législatives. Saisie par l’USR au sujet de l’organisation anticipée du scrutin présidentiel, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a rejeté la saisine. Par conséquent, le premier tour des présidentielles aura lieu le 15 septembre et le deuxième, le 29.