La Roumanie désinstalle les antivirus russes
Suite à l’agression militaire déclenchée par la Russie contre l’Ukraine les autorités de Bucarest ont ré-analysé le problème de la sécurité cybernétique du pays. Les logiciels antivirus conçus en Russie constituent un danger pour les systèmes informatiques publics, a averti le premier ministre roumain Nicolae Ciuca selon lequel suite aux saisines et aux consultations avec des spécialistes du secteur, les autorités ont décidé d’accélérer cette opération. Mercredi, le gouvernement a approuvé un projet de loi visant la protection des systèmes informatiques des autorités et des institutions publiques qui établit le cadre juridique et institutionnel visant à interdire l’achat et l’utilisation par les autorités et les institutions publiques des produits et des services antivirus proposés par des entités basées dans la Fédération de Russie.
Leyla Cheamil, 15.09.2022, 12:45
Suite à l’agression militaire déclenchée par la Russie contre l’Ukraine les autorités de Bucarest ont ré-analysé le problème de la sécurité cybernétique du pays. Les logiciels antivirus conçus en Russie constituent un danger pour les systèmes informatiques publics, a averti le premier ministre roumain Nicolae Ciuca selon lequel suite aux saisines et aux consultations avec des spécialistes du secteur, les autorités ont décidé d’accélérer cette opération. Mercredi, le gouvernement a approuvé un projet de loi visant la protection des systèmes informatiques des autorités et des institutions publiques qui établit le cadre juridique et institutionnel visant à interdire l’achat et l’utilisation par les autorités et les institutions publiques des produits et des services antivirus proposés par des entités basées dans la Fédération de Russie.
Cette décision a été adoptée alors que les spécialistes mettent en garde sur le fait que la présence des logiciels russes anti-virus constitue une vulnérabilité à l’adresse de la sécurité cybernétique des autorités et des institutions roumaines. Parmi les arguments à la base de cette décision figure le fait que nombre d’institutions publiques et autorités locales, dont la municipalité de Bucarest par exemple, achètent et utilisent des logiciels russes, en raison notamment de leur prix plus bas. D’ailleurs, la tendance de tous les Etats membres de l’UE est d’émettre des recommandations ou des lois qui imposent à leurs propres institutions publiques de remplacer ce genre de solutions antivirus, si elles proviennent directement ou indirectement de la Russie, en raison du risque élevé que cet Etat les utilise dans le cadre d’une attaque cybernétique.
La société Kaspersky, qui produit un des plus connus logiciels antivirus sera directement touchée par cette mesure, puisque tous ses produits seront désinstallés depuis tous les systèmes informatiques du pays. Tout logiciel met en place des petites portes d’accès sur tout ordinateur, affirment les experts, des entrées utilisées normalement pour des mises à jour et pour des opérations de maintenance. Mais ce sont précisément ces portes d’accès qui pourraient être utilisées à d’autres buts, tels l’espionnage, affirment les autorités européennes, qui ont adopté des mesures de prévention. Selon l’exécutif de Bucarest, tous les logiciels qui existent seront désinstallés à l’aide des autorités en charge, dont le ministère de la Recherche, de l’innovation et de la numérisation, l’autorité pour la numérisation de la Roumanie et le directorat national de sécurité cybernétique.
Cette mesure est pourtant temporaire et conforme aux termes de la Constitution pour produire des effets le long de l’invasion déclenchée par la Russie contre l’Ukraine, jusqu’à la date de la signature d’un traité de paix ou d’un accord permanent d’armistice censé garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine.