La reine mère Hélène rentre en Roumanie
« La Reine des quatre exils », c’est ainsi qu’a été surnommée la reine mère Hélène, dont la dépouille a été rapatriée ce vendredi à Bucarest par un avion militaire roumain. Elle devra rejoindre la crypte royale de la nouvelle cathédrale de Curtea de Argeș, une église épiscopale où sont enterrés les rois de Roumanie, c’est à dire son fils Michel 1er, Carol II, Ferdinand 1er et Carol 1er , ainsi que les reines Elisabeth, Marie et Anne.
Roxana Vasile, 18.10.2019, 13:15
« La Reine des quatre exils », c’est ainsi qu’a été surnommée la reine mère Hélène, dont la dépouille a été rapatriée ce vendredi à Bucarest par un avion militaire roumain. Elle devra rejoindre la crypte royale de la nouvelle cathédrale de Curtea de Argeș, une église épiscopale où sont enterrés les rois de Roumanie, c’est à dire son fils Michel 1er, Carol II, Ferdinand 1er et Carol 1er , ainsi que les reines Elisabeth, Marie et Anne.
Elle est née princesse Hélène de Grèce et de Danemark, fille du roi Constantin 1er de Grèce et cousine germaine du prince Philip, duc d’Édimbourg. Elle a connu son premier exil en 1910 lorsque la famille de Grèce a été jetée hors du royaume suite à un coup d’Etat contre son grand père, le roi Georges 1er des Grecs. Sept ans plus tard, en 1917, après l’abdication de son père Constantin 1er, sa famille quitte à nouveau la Grèce. Puis elle a vécu (peu de temps) en Roumanie, à partir de 1921, date de son mariage avec le prince héritier Carol. De ce malheureux mariage naîtra Michel, fils unique du couple.
La vie dissolue du prince Carol pousse son père, le roi Ferdinand 1e à désigner son petit-fils, Michel comme successeur. Carol accepte de renoncer à son trône. Lorsque Ferdinand 1er décède en 1927, c’est leur fils Michel, 5 ans, qui monte sur le trône. Mais en 1930, Carol finit par devenir roi à la place de son fils. Hélène est poussée à l’exil, son troisième, par son ex-mari. En 1931 elle part pour l’Allemagne, pays qu’elle quittera l’année suivante pour s’installer en Italie. Elle rentre en Roumanie en 1940, après la deuxième abdication de Carol II. Michel 1er retrouve son trône et sa mère joue un rôle important à ses côtés. Elle se voit accorder le titre de reine-mère de Roumanie et porte le prédicat de Majesté.
En 1947, la monarchie est abolie dans le pays et la famille royale roumaine commence en janvier 1948 son quatrième et dernier exil en Suisse cette fois-ci. Elle y vivra pendant de longues années, principalement à Lausanne. Décédée le 28 novembre 1982, à 86 ans, elle est enterrée au cimetière de Bois-de-Vaux à Lausanne. Bref, le destin d’Hélène s’identifie avec l’histoire tourmentée des familles royales de Grèce et de Roumanie. De l’avis de ceux qui l’ont connue, la Reine était un exemple d’intégrité de dignité, d’honneur et de sagesse.
Onze ans après sa mort, en mars 1993, l’État d’Israël confère à Hélène le titre de Juste parmi les nations, en reconnaissance pour son action durant la Seconde Guerre mondiale en faveur des Juifs roumains dont elle arrive à sauver plusieurs milliers entre 1941 et 1944.
La Reine mère Marie s’est également opposée aux abus commis par les soviétiques en Roumanie et aux côtés de son fils, dont elle est le conseiller et le confident le plus intime, tente en vain de s’opposer à la soviétisation du pays. Elle est malheureusement le témoin de l’installation du régime communiste en Roumanie. De nos jours, trois décennies après la révolution anticommuniste roumaine, la Reine Hélène est définitivement de retour dans son pays d’adoption.