La perception de la corruption en Roumanie
La Roumanie reste un des trois pays les plus corrompus de l’Union européenne dans le contexte de la pandémie de COVID-19, constate l’ONG Transparency International, qui vient de rendre public son classement 2021 sur la perception de la corruption dans le monde.
Leyla Cheamil, 26.01.2022, 13:24
La Roumanie reste un des trois pays les plus corrompus de l’Union européenne dans le contexte de la pandémie de COVID-19, constate l’ONG Transparency International, qui vient de rendre public son classement 2021 sur la perception de la corruption dans le monde.
L’Indice de la perception de la corruption, que l’ONG établit annuellement, reflète le degré de corruption perçue dans le secteur public de 180 États et territoires, sur la base de données fournies par des experts internationaux et du milieu des affaires. Ce classement repose sur l’octroi de scores compris entre 0, qui se traduit par « très corrompu » et 100, ce qui signifie « très peu corrompu ». Parmi les États membres de l’Union européenne, la Roumanie obtient un score de 45 points, n’étant devancée que par la Hongrie (43 points) et la Bulgarie (42 points). Le classement montre qu’il faut davantage de responsabilité et de transparence dans les institutions publiques. Selon Transparency International, en Roumanie, un domaine des plus vulnérables a été celui des acquisitions publiques, avec des effets sur la transparence des dépenses publiques engagées durant la pandémie.
L’Indice de la perception de la corruption dans le monde met également en exergue le fait que la pandémie de COVID-19 a donné aux gouvernements l’occasion d’élargir le pouvoir exécutif, de cacher des informations publiques et de restreindre les droits des citoyens. C’est pourquoi Transparency International Roumanie revient sur le sujet des Pactes d’intégrité, qui sont, selon elle, une solution pour assurer la transparence, l’efficacité et un traitement égal en matière d’acquisitions publiques. L’ONG affirme avoir identifié, ces dernières années, plusieurs avantages de ces pactes, dont le suivi, par la société civile, des investissements publics, y compris du point de vue de leur utilité et de leur légalité. En même temps, grâce aux pactes d’intégrité, tous ceux qui sont intéressés par la réalisation des investissements publics en seront mieux informés et consultés. Enfin, mais pas en dernier lieu, les pactes permettent d’identifier les problèmes systémiques de la législation et des procédures en matière d’acquisitions publiques. Leur utilisation comme instrument de suivi est ainsi une solution viable pour réduire les risques de fraude et de corruption dans le domaine, conclut Transparency International Roumanie.
L’ONG fait aussi plusieurs recommandations, dont faire des Pactes d’intégrité un mécanisme obligatoire de suivi public des procédures d’acquisition, depuis leur mise en page jusqu’à leur finalisation, pour toutes les acquisitions qui dépassent les seuils prévus par la loi pour la publication au Journal officiel de l’UE. Une autre recommandation se réfère à l’introduction de ces pactes en tant que mesure dans les projets financés de fonds structurels et d’investissement, ainsi que l’intégration dans la législation nationale de la Directive européenne relative aux lanceurs d’alerte. Il faut une implication soutenue de tous les représentants de la société — classe politique, institutions publiques, secteur privé, citoyens — chacun ayant son rôle et sa responsabilité dans la lutte contre la corruption, signale une fois de plus Transparency International Roumanie.
(Trad. Ileana Ţăroi)