La paix en Europe n’est plus une certitude
Le chef d’Etat-major de l’armée roumaine a lancé un avertissement sérieux.
Ştefan Stoica, 13.11.2024, 13:23
Le 24 novembre, les Roumains sont appelés aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles et la campagne électorale se déroule péniblement, parsemée de discours prévisibles et d’attaques entre les différents candidats. Dans la plupart des cas, des thèmes majeurs comme la guerre en Ukraine et les défis de sécurité ne figurent pas parmi les sujets abordés par les candidats, déplorent les analystes militaires. Les soldats roumains ne sont concernés par aucune campagne électorale et donc, ils n’hésitent pas de privilégier de tels sujets délicats.
Les Roumains font confiance à l’Armée
Ce qui plus est, à la différence des partis politiques, l’Armée reste en 2024 comme une des institutions auxquelles les Roumains accordent la plus grande confiance. Récemment, le chef d’Etat-major de l’Armée roumaine, le général Gheorghiţă Vlad attirait l’attention sur le nombre réduit de militaires en réserve auxquels le pays pourrait recourir en situation de conflit. S’y ajoutent d’autres problèmes logistiques qui limitent les capacités de réaction de l’armée dans des contextes particuliers. Autant de propos qui ont poussé les autorités publiques à se mobiliser. Mardi, lors des cérémonies de célébration de l’Etat-major de l’Armée, le général Vlad a lancé la sonnette d’alarme : tous les signaux indiquent que la paix n’est plus une certitude en Europe. Il a rappelé les actions de la Fédération de Russie qui, en opposition avec les normes du droit international, alimentent la progression négative du potentiel de menaces et de risques de sécurité. Et le général d’ajouter que dans la région de la mer Noire, l’OTAN se confronte à une situation de crise.
Il faut renforcer la présence alliée dans la zone de la mer Noire
L’armée roumaine a reconfiguré son architecture défensive, a encore précisé le général roumain. Elle a renouvelé ses procédures, a renforcé la capacité de réaction des forces militaires et a consolidé la vigilance et les structures destinées au service de lutte permanent et à la police aérienne. L’armée a amélioré aussi ses compétences pour mieux connaître la situation sur le terrain et pouvoir émettre des alertes précoces. « Nos capacités défensives, tout comme notre partenariat stratégique avec les Etats-Unis et les relations euro-atlantique restent les principaux vecteurs de notre posture de défense et de dissuasion dans la région de la mer Noire, une posture que l’Etat-major devrait renforcer » a ajouté le général Vlad. Présents à la conférence du Comité militaire de l’OTAN organisée à Prague, les 13-15 septembre, les responsables de l’Alliance ont examiné le stade de la mise en place des mesures de défense adoptées lors du sommet de 2023. L’occasion pour le général Gheorghiță Vlad d’affirmer que dans le contexte de l’agression russe en Ukraine, la nécessité d’un renforcement de la présence alliée dans la zone de la mer Noire devient de plus en plus évidente. Cette région est essentielle pour la stabilité régionale, a encore affirmé le général roumain. Or, pour consolider la posture de dissuasion, il faut bénéficier de forces militaires et de moyens de lutte afin que les groupements tactiques puissent passer rapidement, si nécessaire, au niveau de brigades, a insisté le général Vlad.