La mort d’un symbole de la lutte anticommuniste
Lécrivain et militant anticommuniste roumain, Paul Goma, âgé de 84 ans, a perdu la bataille face au coronavirus, quil menait depuis quelques jours dans un hôpital de Paris. Cest le troisième décès – après celui en 2017, de lex souverain Michel I, et de celui, en 2018, de la dissidente Doina Cornea – que la résistance anticommuniste roumaine enregistre dernièrement. Né en 1935, en Bessarabie, dans une famille dinstituteurs, Paul Goma allait sinstaller avec sa famille, en 1940, en Roumanie, où les siens sétaient réfugiés suite à lannexion soviétique. Arrêté en 1956 pour sa position hostile au régime communiste de Bucarest, Paul Goma sest vu condamné à deux ans de prison ferme, suivis de 5 ans dassignement à résidence. En 1977, la police politique communiste de Roumanie la arrêté, enquêté et torturé à nouveau pour ses critiques à ladresse de la dictature de Nicolae Ceausescu. Expulsé pratiquement en France, Paul Goma sest vu retirer la nationalité roumaine par le parti communiste.
Bogdan Matei, 26.03.2020, 12:18
Une fois à Paris, il a été la cible dun attentat au colis piégé, mis en place par la Securitate. Auteur dune trentaine de volumes de fiction, mémoires et historiographies, Paul Goma sest imposé par son style sarcastique, souvent dirigé contre soi-même. Dans une des rares interviews accordées à Radio Roumanie, il affirmait que: « Moi, je me suis laissé emporter par lhistoire. Je ne fus pas un désenchanté, mais un individu banal, de Bessarabie, un réfugié obligé à subir ce que lhistoire lui a donné à vivre. Un individu comme tous les autres, qui, face aux mensonges, disait mais non, ce nest pas vrai! Je fus lidiot de la classe, censé dire à haute voix tout ce quil lui passait par la tête. »
Dans la mémoire collective, le nom de Paul Goma sera pour toujours associé à lespoir et à la résistance anticommuniste, a tenu à préciser le premier ministre libéral, Ludovic Orban, dans un message public. Pour sa part, la Famille royale de Roumanie a fait part de ses regrets pour le décès « dune des figures emblématiques de la résistance intellectuelle roumaine contre la dictature ». (trad. Ioana Stancescu)