La gestion de la migration illégale préoccupe la Commission Européenne
La Commission Européenne vient de présenter un plan daction pour gérer le nombre record de migrants illégaux, venus cette année par la route des Balkans Occidentaux. Ainsi, lExécutif Européen essaie-t-il datténuer les craintes de quelques Etats membres de lUE et daccélérer la négociation du Pacte européen sur la migration et lasile.
Ştefan Stoica, 06.12.2022, 12:51
La route des Balkans Occidentaux est devenue un des principaux points de la pression migratoire, avec une croissance de 168 % du nombre des migrants qui y sont venus, selon les données fournies par Frontex (lAgence européenne de garde-frontières et de garde-côtes).
La situation préoccupe surtout les pays dEurope Centrale, comme lAutriche ou la République tchèque, qui ont consolidé les contrôles de leurs frontières. En tout, durant les 10 premiers mois de cette année, on a détecté plus de 280 000 entrées clandestines dans lUE, dont plus de 120 000 via la route des Balkans Occidentaux.
Dans ce contexte, le plan présenté par la Commission comporte des actions opératives, structurées en 5 piliers : renforcer la gestion des frontières, accélérer les procédures dasile et multiplier les espaces daccueil, combattre le trafic de migrants, consolider la coopération en matière de réadmission et retours et aligner les politiques de visas.
Les Etats des Balkans Occidentaux sont invités à aligner leur politique des visas sur celle pratiquée par lUE, vu que beaucoup de migrants y arrivent facilement, nayant pas besoin de visas, et ensuite ils se rendent clandestinement vers lEurope Occidentale.
Dautre part, les responsables européens sont sûrs que seul un accord comme le Pacte européen sur la migration et lasile, présenté en septembre 2020, pourrait résoudre les problèmes créés par la vague des migrants. Pourtant, linitiative na pas été encore adoptée, parce que les Etats membres ont encore des réserves quant aux mécanismes de redistribution des réfugiés.
Cette proposition de la Commission ne prévoit pas explicitement des quotas obligatoires de réfugiés, comme cétait le cas en 2016, mais elle crée un mécanisme de « solidarité obligatoire » par lequel la Commission Européenne pourrait fixer quand même des quotas daccueil pour les Etats membres, en fonction de leur population et leur niveau de développement économique. Ces pays auraient comme alternative aux relocations dautres contributions, comme le financement et le rapatriement des migrants sans droit dasile ou encore la construction des camps de migrants.
Le Gouvernement de la Roumanie a quant à lui salué le Plan dAction pour les Balkans Occidentaux de la Commission Européenne. Il se dit confiant que les mesures et les instruments proposés pourront répondre même aux préoccupations récemment exprimées par lAutriche concernant lévolution de cette année sur la route des Balkans Occidentaux.
Rappelons que Vienne est réticente quant à ladmission de la Roumanie et de la Bulgarie dans lEspace Schengen, malgré leurs 11 ans dattente, à cause notamment de sa méfiance à légard de la gestion des flux migratoires. La Roumanie réitère toute sa disponibilité de contribuer activement et constamment à limplémentation des mesures et des actions proposés par la Commission Européenne, témoignant de son plein esprit européen de solidarité et responsabilité, en étroite collaboration avec le reste des partenaires européens. (trad. Andra Juganaru)