La coordination européenne face à la liberté de circulation
Réunis en visioconférence à la fin de cette semaine, les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’UE, dont le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, ont appelé au maintien des restrictions fermes anti- Covid-19, parallèlement à une accélération de la campagne de vaccination de la population. Avec en toile de fond la menace des mutations britannique et sud-africaine, les campagnes nationales d’immunisation avancent plus lentement que prévu en raison des retards enregistrés dans la livraison des doses. Voilà pourquoi la Commission Européenne s’est engagée à livrer, au deuxième trimestre, un nombre accru de vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, et d’approuver le vaccin Johnson&Johnson.
Roxana Vasile, 26.02.2021, 12:27
Réunis en visioconférence à la fin de cette semaine, les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’UE, dont le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, ont appelé au maintien des restrictions fermes anti- Covid-19, parallèlement à une accélération de la campagne de vaccination de la population. Avec en toile de fond la menace des mutations britannique et sud-africaine, les campagnes nationales d’immunisation avancent plus lentement que prévu en raison des retards enregistrés dans la livraison des doses. Voilà pourquoi la Commission Européenne s’est engagée à livrer, au deuxième trimestre, un nombre accru de vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, et d’approuver le vaccin Johnson&Johnson.
Affichant un air optimiste, la cheffe de l’Exécutif européen, Ursula von der Leyen, a opiné que d’ici la fin de l’été, 70% des Européens, soit 225 millions de personnes, seront immunisés contre le SARS-Cov-2. En attendant, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de maintenir en place les restrictions visant les voyages considérés comme non essentiels. En revanche, le flux de biens et de services sur le marché unique devra se poursuivre librement, grâce à l’utilisation aussi des corridors verts. Favorables dans un premier temps à des mesures de restriction proportionnelles et non-discriminatoires, les 27 ont petit à petit changé d’avis, confrontés à la menace de nouveaux variants de coronavirus.
Voilà comment s’explique le fait qu’une dizaine de pays avait fini par mettre en place des restrictions supplémentaires au passage de leurs frontières. Or, lors du dernier sommet virtuel, la Commission a appelé six de ces Etats, dont l’Allemagne et la Belgique, à offrir des explications sur toutes ces mesures que l’Exécutif communautaire considère comme disproportionnées.
A la fin, petit bémol de la réunion virtuelle des leaders européens : le désaccord sur l’idée de mettre en place un passeport de vaccination. Il y a des questions d’ordre scientifique qui persistent, a tenu à préciser Ursula von der Leyen, en rappelant qu’on ne sait pas encore si les personnes immunisées continuent ou pas à propager le virus autour d’elles. D’autre part, comme le disait le président français, Emmanuel Macron, un tel document ne devrait pas ouvrir la voie à des droits supplémentaires accordés aux personnes vaccinées, surtout que leur nombre reste, pour l’instant, bien en dessous de celui du reste de la population européenne. En revanche, l’idée d’un tel passeport plaît à des pays comme la Grèce ou Chypre, très dépendants du tourisme et qui espèrent pouvoir sauver la saison des vacances estivales. Finalement, les 27 ont confié à la Commission européenne la tâche de décider des conditions techniques de délivrance d’un tel passeport, qui sera, le plus probablement, virtuel, une démarche qui nécessitera trois mois tout au moins pour aboutir. (Trad. Ioana Stancescu)