La BERD prévoit une belle croissance économique pour la Roumanie cette année.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a amélioré de manière significative ses estimations pour l’économie roumaine en 2021, y prévoyant désormais une croissance de 7,2%, alors qu’en juin dernier elle tablait sur une avancée de 6%. Dans son plus récent rapport, l’institution financière estime qu’en 2022, l’argent européen dont la Roumanie bénéficiera via le Programme national de relance et de résilience aidera à faire croître les investissements et à multiplier les exportations. Aux côtés d’une consolidation fiscale très attendue et du ralentissement de la consommation privée, tout cela pourrait entraîner une croissance de 4% du PIB de la Roumanie, croit encore la BERD.
Mihai Pelin, 05.11.2021, 15:20
Ces prévisions optimistes ont une dose élevée d’incertitude, précise toutefois l’institution. A son avis, le principal risque pour notre pays est l’évolution de la pandémie, dans le contexte où la Roumanie se trouve en queue du peloton en matière de vaccination anticovid. S’y ajoutent les tarifs élevés du gaz naturel et du pétrole, qui obligent Bucarest à compenser les dépenses des foyers à bas revenus. On ne saurait oublier non plus les perturbations des chaînes d’approvisionnement ou encore la dépréciation de la monnaie nationale. Autant de sources d’inquiétude énumérées par la BERD.En Europe du Sud-Est, après une année 2020 assez difficile, trois Etats-membres de l’UE connaissent actuellement un redressement significatif de leurs économies : la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie.
Pour notre pays, c’est la demande intérieure qui est le principal moteur de la croissance économique. Pa ailleurs, les prix élevés des matières premières pourraient compromettre la relance postpandémie, car ils ont un impact considérable sur la balance commerciale des pays qui importent de l’énergie, comme c’est le cas de la Roumanie. Selon le même rapport de la BERD, la hausse des tarifs de l’énergie pourrait s’avérer un test pour savoir si l’opinion publique est – oui ou non – favorable à un avenir plus vert. Et pour cause, bien que le soutien pour les énergies vertes ait beaucoup progressé au niveau mondial ces dernières années, dans certains pays, dont la Roumanie, l’Egypte, la Pologne, la Lituanie ou le Kazakhstan, il est inférieur au niveau de la fin des années 1990. La BERD estime aussi que les économies de sa zone d’intérêt connaîtront une croissance moyenne de 5,5% cette année, soit une révision à la hausse de 1,3% par rapport aux prévisions de juin dernier. Puis, en 2022, les économies commenceront à se redresser et le rythme de leur croissance sera modéré, d’environ 3,8%. L’incertitude plane toujours au-dessus de ces pronostics, vu les risques associés à l’évolution de la pandémie de coronavirus, à une possible détérioration des conditions extérieures et à une croissance économique plutôt modeste dans le rangs des principaux partenaires commerciaux.
Créée en 1991, la BERD a pour mission d’investir dans les anciens Etats du bloc communiste et de les aider à faire la transition à une économie de marché. Après la chute du communisme, en 1989, la BERD est devenue un investisseur majeur en Roumanie, où elle se concentre notamment sur le financement de l’infrastructure, sur la croissance de la productivité et sur le renforcement du secteur financier. Jusqu’ici, la BERD a investi près de 9 milliards d’euros dans l’économie roumaine, dont 3 quarts ont été destinés au secteur privé. (Trad. Valentina Beleavski)