Jusqu’à 600 BMWs pour la police roumaine
« La
police roumaine pourrait se doter de 600 berlines allemandes BMW série 3 X-drive
pour renforcer son parc de Dacia Logan, Duster et VW Polo »,
c’est l’info qui est apparue dans la presse roumaine provoquant un véritable
débat en Roumanie. C’est le syndicat des policiers Europol qui a fait cette
annonce et qui accuse les responsables de la police nationale d’avoir favorisé
cette marque par le biais des critères inscrits dans le cahier des charges de
l’appel d’offres. D’ailleurs, un seul compétiteur s’y était inscrit : le
concessionnaire roumain de la marque BMW. Et ce n’est pas tout, les voitures
devraient être délivrées sans toute autre modification ou équipement
spécifique, c’est-à-dire le châssis n’est pas renforcé, il n’y a pas de feux supplémentaires
et les places arrière ne sont pas isolées du reste de l’habitacle. Un
autocollant avec le signe « Police » et un gyrophare ne suffisent pas
pour transformer une voiture banale en un véhicule de police, déplorent les
syndicalistes de la police roumaine.
Alex Diaconescu, 05.10.2022, 22:06
« La
police roumaine pourrait se doter de 600 berlines allemandes BMW série 3 X-drive
pour renforcer son parc de Dacia Logan, Duster et VW Polo »,
c’est l’info qui est apparue dans la presse roumaine provoquant un véritable
débat en Roumanie. C’est le syndicat des policiers Europol qui a fait cette
annonce et qui accuse les responsables de la police nationale d’avoir favorisé
cette marque par le biais des critères inscrits dans le cahier des charges de
l’appel d’offres. D’ailleurs, un seul compétiteur s’y était inscrit : le
concessionnaire roumain de la marque BMW. Et ce n’est pas tout, les voitures
devraient être délivrées sans toute autre modification ou équipement
spécifique, c’est-à-dire le châssis n’est pas renforcé, il n’y a pas de feux supplémentaires
et les places arrière ne sont pas isolées du reste de l’habitacle. Un
autocollant avec le signe « Police » et un gyrophare ne suffisent pas
pour transformer une voiture banale en un véhicule de police, déplorent les
syndicalistes de la police roumaine.
D’ailleurs,
depuis la chute du communisme, l’achat de voitures nouvelles pour la police
roumaine a toujours été un événement public. Au début des années ’90, la police
s’est dotée de Renault 19 Chamade, premières voitures étrangères ayant
intégré les forces de l’ordre roumaines après la chute du communisme. Elles
furent suivies ensuite par des Volkswagen Vento et Passat à la
fin des années 90 et le début des années 2000, puis par des Dacia Logan
et ensuite par d’autres Volkswagen Polo achetées il y a 5 ans environ.
Actuellement, la vaste majorité des voitures de la police roumaine sont des Dacia
Logan et Duster assez récentes auxquelles s’ajoutent aussi les Polos.
Un parc automobile constitué donc de voitures spartiates, peu puissantes, mais
économiques. Il n’y a que quelques voitures plus rapides, des Audi A4 Quattro
dans les cortèges officiels. Mais voilà que désormais le ministère de
l’intérieur souhaite se doter de véhicules beaucoup plus puissants et rapides.
Mais comment est-on arrivé à choisir la marque bavaroise ?
L’ex
ministre des Transports, Catalin Drula, de l’Union sauvez la Roumanie,
actuellement en opposition accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir organisé
un appel d’offres « à dédicace ». En effet, même si on admet
que la police a besoin de berlines rapides, puissantes, à traction intégrale,
la présence dans le cahier de charges, de certains critères, comme le nombre de
rapports de la boite automatique, une hauteur maximum du véhicule et une
certaine capacité du moteur a éliminé d’autres modèles aux performances
dynamiques similaires qui auraient pu remporter l’appel d’offres. La Mercedes
classe C a un moteur de 1,5 litres au lieu de 1,9 litres comme prévu dans le
cahier de charges, même si ses performances sont similaires. L’Audi A4 Quattro
a une boite de vitesse à 7 rapports alors que la police demandait une boite
avec au moins 8 rapports. Enfin, la Skoda Octavia et la VW Passat dépassaient
la hauteur maximum demandée par le ministère de l’Intérieur, un critère pour le
moins étrange. D’autres véhicules qui auraient pu respecter les critères
techniques de l’appel d’offres – Mercedes, Alfa Romeo e Jaguar – sont
proposés à des prix de catalogue de beaucoup supérieurs à celui de la BMW série
3, explique dans sa petite analyse du marché, l’ex ministre des Transports
Catalin Drula. Mais d’où vient cette passion des responsables du ministère
roumain de l’intérieur pour les limousines bavaroises ? Les chefs de la
police ont argué que les hommes de la loi avaient besoin de voitures rapides,
censées rivaliser avec les autos puissantes importées dernièrement en Roumanie
après la suppression de la taxe de pollution en 2017.
Et
pourtant, toute la presse a immédiatement rappelé que le patron du
concessionnaire officiel de la marque BMW en Roumanie est un ami proche du
président roumain Klaus Iohannis. Ce dernier s’est vu obligé de réagir et a
déclaré que ses amitiés n’ont pas pesé dans le résultat de l’appel d’offres et
que d’ailleurs, la Roumanie dispose de suffisamment d’autorités à même de
vérifier ces procédures. Entre temps, l’USR promet de saisir les institutions
de Bruxelles vu que la moitié du budget consacré à cet appel d’offres provient
de fonds européens.
Certes,
même si le prix unitaire d’une BMW dotée d’un gyrophare et d’un set
supplémentaire de roues d’hiver dépasse de peu les 32 mille euros – soit un
rabais de 10 000 euros du prix de catalogue du même véhicule – les spécialistes
se demandent quels seraient les couts d’entretien de ces véhicules ? Pour
une commande tellement importante, d’autres véhicules aux performances
similaires auraient couté même moins et auraient des coûts d’entretien
inférieurs.
Enfin,
on pourrait se demander aussi si la police avait-elle vraiment besoin d’un
nombre aussi élevé de véhicules performants – rappelons-le jusqu’à 600 – vu que
le réseau autoroutier roumain n’est pas tellement étendu. Autant de questions
qui jettent une ombre sur la fin du second mandat présidentiel de Klaus
Iohannis.