Inflation à la hausse en Roumanie
Daniela Budu, 15.03.2022, 11:43
A l’instar de nombreux pays, l’inflation est un des
risques économiques auxquels la Roumanie est confrontée actuellement. Et les
mois à venir n’y feront pas exception, compte tenu du contexte international.
Selon les spécialistes, les effets de l’inflation se feront sentir au niveau
des revenus de la population, mais aussi au niveau de l’évolution économique du
pays, reposant principalement sur la consommation.
Selon les données de l’Institut national de la statistique,
les produits qui sont devenus plus chers cette dernière année sont notamment le
gaz, l’huile comestible, les pommes de terre et les carburants. Seule l’électricité
a connu une baisse de tarif. Dans le contexte où ce dernier mois on a assisté à
la hausse des prix pour toutes les marchandises alimentaires et non
alimentaires et pour les services, le taux annuel de l’inflation a grimpé lui
aussi à 8,5 %.
Le porte-parole de la Banque nationale, Dan Suciu,
remarque pourtant qu’il s’agit là d’un phénomène général et que cette augmentation
est moins importante par rapport au mois précédent, et nettement inférieure à celle
d’autres pays de la région. A son avis, côté inflation, la Roumanie se retrouve
actuellement à la moitié du classement des Etats membres de l’UE, alors que l’année
dernière, elle avait connu l’inflation la plus élevée de l’espace communautaire.
A comparer avec les Etats baltes, par exemple, dont l’inflation varie entre 11
et 14 %, bien qu’ils soient membres de la zone euro, ou encore avec la Pologne,
la Bulgarie et la République tchèque dont l’inflation a dépassé les 9 %.
Dans un article posté sur le site spécialisé opiniibnr.ro,
le même Dan Suciu précise que le ministère des Finances et la Banque centrale
détiennent ensemble et chacun à part plusieurs instruments efficaces pour
atténuer les effets négatifs de la majoration des prix et pour surmonter les
situations délicates. Ainsi, le pays a-t-il pu contracter des crédits normalement,
malgré le fait que la guerre en Ukraine se soit superposée à une période de grave
crise énergétique et de pressions inflationnistes à la hausse.
A noter aussi, écrit Dan Suciu, que la monnaie nationale roumaine,
le leu, a été assez stable sur le marché interbancaire, alors que d’autres devises
de la région se sont considérablement dépréciées. Pour ce qui est de la situation
d’il y a quelques jours, lorsque les Roumains ont acheté des quantités importantes
de devises suite à différentes spéculations circulant sur le marché, le
porte-parole de la Banque nationale explique que cela n’a pas influencé de
manière significative l’évolution du taux de change sur le marché interbancaire.
D’ailleurs, le problème a été résolu au moment où les devises ont été ramenées
de l’étranger et distribuées aux personnes qui en avaient besoin.
Une chose est sûre, des moments difficiles nous attendent
à l’avenir et le coût de la vie quotidienne ne cessera de croître, puisque les majorations
salariales ne pourront pas tenir le pas avec l’inflation. La population ressent
déjà les effets de ces hausses, notamment les personnes âgées et les salariés
aux faibles revenus.
Les spécialistes estiment aussi que l’indice de l’inflation
n’a pas trop augmenté entre autres parce qu’en Roumanie les prix du gaz et de l’électricité
étaient réglementés jusqu’ici. Du coup, on se fera une meilleure idée sur l’économie
nationale au moment où ces tarifs réglementés seront supprimés.
En attendant, le niveau actuel de l’inflation impose la
prise de nouvelles mesures, mais il faut bien les doser, mettent en garde les
spécialistes, qui prévoient une inflation qui avance doucement au mois de mars
aussi. (Trad. Valentina Beleavski)