Eurobaromètre sur la corruption
Eugen Coroianu, 11.06.2020, 12:05
64%
des Roumains se heurtent à la corruption dans leur vie quotidienne, constate
une étude menée au niveau de l’UE en décembre 2019 et publiée mercredi par la
Commission européenne. A comparer avec 2017, le taux a diminué de 4 points de
pourcentage, mais la Roumanie dépasse toujours par deux fois la moyenne
européenne. 8 sur 10 Roumains interrogés estiment que le problème de la
corruption est largement répandu dans notre pays. Ensuite, 48% des Roumains
affirment que la corruption était à la hausse ces dernières années et ils sont
de 2% plus nombreux à le dire par rapport à 2017. 37% de nos compatriotes ne
sont pas d’accord et disent que le niveau de corruption est resté le même,
alors que 7% seulement pensent que le phénomène a diminué. Ils sont toujours 8
sur 10 à déclarer que la corruption est toujours présente au sein des
institutions publiques locales, régionales ou nationales. Qui plus est, 4 sur
10 Roumains pensent qu’offrir et accepter des pots-de-vin et l’abus de fonction
pour obtenir des gains personnels sont une pratique répandue au sein des partis
politiques, 36% les attribuent aux politiciens, alors que 33% – aux
fonctionnaires publiques qui décident qui gagne les appels d’offre publiques.
25% des participants au sondage attribuent ces pratiques aussi aux compagnies
privées. Tous ces chiffres se situent en dessous de la moyenne européenne. Pour
ce qui est des domaines où la corruption est la plus présente, 48% des Roumains
pointent du doigt le système sanitaire et 41% ont nommé la police et les
douanes.
Voyons
maintenant ce qui se passe au niveau de l’UE. Selon cet Eurobaromètre, 69% des
Européens affirment que la corruption est inacceptable. C’est notamment le
Portugal qui rejette cette pratique, avec 88% des Portugais participants au
sondage. Au pôle opposé l’on retrouve la Hongrie, dont 38 % des représentants
ont affirmé la même chose.
En
Roumanie, l’enquête a été menée début décembre 2019, par des interviews face à
face, avec plus d’un millier de personnes. A ce moment-là, a Grande Bretagne
était encore membre de l’UE, donc elle a été incluse dans la moyenne
européenne.
Cet
Eurobaromètre s’ajoute le rapport annuel du GRECO, l’organisme anticorruption
du Conseil de l’UE, publié la semaine dernière. Les gouvernements et les
personnes occupant des fonctions publiques doivent agir de manière exemplaire
et respecter les mesures anticorruption et les normes de transparence, lit-on
dans le texte. Le rapport examine les mesures anticorruption adoptées par les
Etats-membres du GRECO en 2019, notamment en ce qui concerne les
parlementaires, les juges et les procureurs, sans oublier les gouvernements, ni
les fonctions exécutives de haut niveau ou les agences qui appliquent la
loi.
Notons
aussi que la Roumanie compte parmi les 15 Etats membres visées fin 2019 par une
procédure de non-conformité dans le cadre de sa 4e étape
d’évaluation. Avant le 31 décembre 2019, sur les 16 recommandations formulées
par le GRECO, Bucarest n’avait mis en place que 6 complètement et 4 -
partiellement. Récemment, l’ambassadeur britannique à Bucarest, Andrew Noble, a
déclaré que la Roumanie était un de pays les plus courageux de l’est du
continent, ayant créé des institutions ayant des mandats précis de lutter
contre la corruption à tous les niveaux. « Même pendant des périodes
difficiles, lorsque ces institutions n’ont pas bénéficié du soutien politique,
elles n’ont pas cessé de respecter leur mission et d’amener devant la justice
les personnes qui ont commis des actes de corruption », a conclu le diplomate.
(Trad. Valentina Beleavski)