Drones dans le delta du Danube
Le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest a informé l’OTAN et
déroule des négociations avec ses alliés sur les évolutions à la frontière
entre la Roumanie et l’Ukraine, après la découverte de nouveaux fragments de
drone, probablement russe, sur le territoire roumain. C’est le troisième tel
incident ces derniers jours et le chargé d’affaires de l’Ambassade de la
Fédération de Russie a été convoqué au siège du ministère des Affaires
Etrangères. La diplomatie roumaine a demandé à nouveau dans les termes les plus
fermes de « cesser les attaques répétées
contre la population et l’infrastructure civile ukrainiennes et l’escalade
irresponsables par la Fédération de Russie de la situation sécuritaire, y
compris à la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine ». Bucarest insiste
également pour « le respect des
normes du droit international, y compris de l’inviolabilité de l’espace aérien
de la Roumanie ». Par ailleurs, le ministère de la Défense précise
qu’aucun élément renvoyant à l’idée d’une attaque intentionnelle contre la
Roumanie n’avait été identifié et aucun vol non-autorisé et aucune violation de
l’espace aérien n’avait été enregistré. Les communiqués officiels ne diminuent
pourtant pas les angoisses des Roumains qui habitent près de la frontière.
Bogdan Matei, 14.09.2023, 10:06
Le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest a informé l’OTAN et
déroule des négociations avec ses alliés sur les évolutions à la frontière
entre la Roumanie et l’Ukraine, après la découverte de nouveaux fragments de
drone, probablement russe, sur le territoire roumain. C’est le troisième tel
incident ces derniers jours et le chargé d’affaires de l’Ambassade de la
Fédération de Russie a été convoqué au siège du ministère des Affaires
Etrangères. La diplomatie roumaine a demandé à nouveau dans les termes les plus
fermes de « cesser les attaques répétées
contre la population et l’infrastructure civile ukrainiennes et l’escalade
irresponsables par la Fédération de Russie de la situation sécuritaire, y
compris à la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine ». Bucarest insiste
également pour « le respect des
normes du droit international, y compris de l’inviolabilité de l’espace aérien
de la Roumanie ». Par ailleurs, le ministère de la Défense précise
qu’aucun élément renvoyant à l’idée d’une attaque intentionnelle contre la
Roumanie n’avait été identifié et aucun vol non-autorisé et aucune violation de
l’espace aérien n’avait été enregistré. Les communiqués officiels ne diminuent
pourtant pas les angoisses des Roumains qui habitent près de la frontière.
Les
habitants du delta du Danube, dans le département de Tulcea, dans le sud-est,
ont déjà reçu des messages RO-ALERT, les avertissant au sujet de la possibilité
de la chute d’objets en provenance de l’espace aérien, sur le fond des attaques
de l’armée russe d’invasion contre l’Ukraine. Ce message a été transmis
conformément à une décision du Comité national des situations d’urgence. La
population a été conseillée à garder le calme et à se protéger dans des
celliers ou des abris de la protection civile. Parallèlement, un détachement de
militaires du génie a installé dans un village deux abris constitués d’éléments
préfabriqués en béton, qui ont été remis aux autorités locales. Tout le monde
semble attendre la répétition de tels incidents. Les forces russes ciblent
souvent les ports fluviaux d’Ismail et de Reni, dans la région ukrainienne
d’Odessa. Ils constituent des voies importantes pour les exportations ukrainiennes,
après le retrait de la Russie en juillet de l’accord relatif au transit des
céréales via la mer Noire. Essentiels
pour le transport du fret, Reni est à 13 kilomètres en ligne droite de la ville
roumaine de Galati, alors qu’Ismail se trouve sur le bras de Chilia du delta,
qui marque la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine.
Le secrétaire général
de l’OTAN, Jens Stoltentberg a également déclaré la semaine dernière qu’aucune
information n’indiquait qu’une attaque intentionnelle de la part de la Russie
avait eu lieu. Il a rappelé que des incidents similaires avaient eu lieu par le
passé en Pologne. Mais les événements de Roumanie, avertit M Stoltenberg
« démontrent le risque d’un accident » provoqué par le conflit en
Ukraine. Cette opinion est partagée aussi par la majorité des analystes
militaires de Bucarest, qui souligne que l’armée russe n’est pas renomme ni
pour sa rigueur, ni pour ses scrupules, d’autant plus par temps de guerre.