Disputes politiques autour du PNRR
Daniela Budu, 14.05.2021, 12:10
Transports – 8 milliards et demi d’euros, Éducation – 3 milliards
700 millions, Soins de santé – 2 milliards et demi, voilà une petite sélection
des chiffres inscrits par le gouvernement de Bucarest dans le Plan national de
relance et de résilience analysé cette semaine à Bruxelles. La Roumanie
introduit dans le PNRR des programmes de réformes dans plusieurs domaines-clé,
des engagements bien accueillis par Bruxelles. Le Plan de la Roumanie est
crédible et peut être mis en œuvre – affirme le premier ministre Florin Cîțu. Le
dialogue avec les responsables européens continuera, pour arrêter la meilleure
structure du PNRR, tandis que les ministres auront à trouver, dans les semaines
à venir, « le meilleur plan » pour obtenir l’avis favorable de la
Commission européenne à la fin de ce mois. «Il faudra
convaincre la CE que nous serons en mesure d’attirer les 29,2 milliards d’euros,
grâce aux réformes que nous mettons en œuvre, ça c’était la première discussion.
La seconde a porté sur nos priorités, et là, bien-sûr, nous n’avons pas cédé,
car la Roumanie a des priorités bien claires: l’infrastructure, aussi bien
routière que ferroviaire. Le défi à relever par les ministres dans les deux prochaines
semaines est de présenter des projets techniques détaillés, qui reçoivent l’avis
favorable de la CE, en fonction des normes en vigueur. », a
expliqué le chef du gouvernement roumain.
Il a assuré les interlocuteurs européens que la Roumanie
mettrait en œuvre les réformes contenues dans le programme économique de l’exécutif,
dans la stratégie fiscale et budgétaire, ainsi que dans le programme de
convergence. Le ministre des fonds européens, Cristian Ghinea, affirme,
lui-aussi, que la visite à Bruxelles a atteint tous ses objectifs. Selon lui,
les deux parties ont tiré au clair et agréé les réformes majeures, décidant que
la Roumanie allait demander le montant entier de 29 milliards d’euros. Le
ministre des fonds européens précise que Bucarest s’est engagé à mener une
politique soutenable et mature en matière de réforme des retraites, y compris
des retraites dites spéciales. Et lui d’ajouter qu’une réforme des compagnies d’État
aura également lieu, tandis que, dans l’administration publique, les
suppléments salariaux seront limités et liés à des objectifs d’activité précis.
Tandis que le premier ministre Florin Cîţu déclare qu’il aura des discussions
avec les représentants de l’opposition sociale-démocrate afin d’obtenir le
soutien de celle-ci à l’adoption du document final au Parlement, le président
du PSD, Marcel Ciolacu, affirme que le PNRR « est loin d’être prêt ».
Et lui d’ajouter que « le pouvoir ne peut pas cacher l’échec de la visite
à Bruxelles ». « Ils n’en ont pas ramené un plan finalisé. Par
exemple, on y trouve des réductions importantes pour les pouvoirs locaux et
pour l’éducation. Mais le plus gros problème vient du fait qu’ils n’ont pas
réussi à convaincre l’exécutif européen de leur capacité à mettre en œuvre le
PNRR d’ici 2026 », a encore dit Marcel Ciolacu. Rappelons que le PSD a bloqué
le vote sur l’augmentation de la contribution de la Roumanie au budget de l’UE,
exigeant en contrepartie que le PNRR soit présenté et débattu au Parlement. (Trad.
Ileana Ţăroi)