Des voix contradictoires dans le milieu éducationnel de Roumanie
Mihai Pelin, 11.10.2021, 10:39
Néanmoins, cette fois-ci, les autorités roumaines insistent
que les cours soient dispensés en présentiel, quel que soit le taux de contamination
de la ville. En ce moment, les classes ou les écoles passent à l’enseignement
en ligne selon le nombre des cas d’infection dépisté dans chaque institution. Une
classe passe pendant au moins 8 jours en ligne si un cas de coronavirus y est
dépisté dans les rangs des élèves. Toute l’école passe en ligne si la moitié de
ses classes sont fermées en raison des infections. Les autorités ont approuvé
et doté les écoles de tests rapides antigéniques, non invasifs, à prélever de
la salive, pour tester les plus souvent que possible les enfants, les enseignants
et les personnels auxiliaires et non didactiques des établissements scolaires. De
son côté, le premier ministre destitué Florin Cîtu précise que si, dans une
classe qui a dû passer aux cours en ligne, les parents ne souhaitent pas faire
tester leurs enfants au 8e jour, ces enfants – là pourront continuer
à faire des cours via Internet jusqu’au 14e jour, alors que les
autres retourneront en présentiel.
Vu la hausse sans précédent des cas de contamination,
mais aussi compte tenu du fait que cette fois-ci les enfants peuvent tomber malades
de Covid beaucoup plus facilement, de nombreux parents demandent que tous les
cours soient dispensés en ligne dans les localités où le taux d’incidence des
contaminations dépasse les 6 cas pour 1000 habitants.
A sont tour, le Conseil des Elèves attire l’attention sur
le fait que moins d’un mois après la rentrée scolaire, 13 000 élèves et environ
4 000 enseignants roumains se sont infectés. L’absence des tests de dépistage périodiques
dans les écoles, l’absence des normes supplémentaires de protection pour les
enfants touchés de maladies chroniques, les seuils trop élevés auxquels les écoles
passent en ligne – tout cela se traduit par des vies mises en danger, affirment
encore les représentants des élèves. Qui plus est, expliquent-ils, l’école en présentiel
présuppose l’utilisation des moyens de transport en commun par de nombreux
enfants et leurs familles et donc l’interaction avec un grand nombre des
personnes de leur communauté, ce qui ne fait que favoriser la transmission du
virus. A leur tour, de plus en plus de parents estiment que le danger est trop grand
en ce moment pour leurs enfants et pointent du doigt l’incompétence des
autorités.
La situation
n’est pas rose en milieu universitaire non plus. Les recteurs demandent que le
certificat vert numérique – attestant la vaccination, le fait d’avoir eu la
maladie ou un test PCR négatif – devienne obligatoire dans les universités. Le Conseil
national des recteurs demande que le cadre législatif soit modifié afin de ne
plus permettre l’accès sur les campus et dans les universités qu’en présentant
le certificat vert. Y feront exception les personnes ayant des contre-indications
pour la vaccination anticovid.
Sur cette toile de fond, le ministre par-intérim de l’Education,
Sorin Cîmpeanu, explique que seul le Parlement peut initier un tel projet de
loi en ce moment. Le Conseil des recteurs pourrait donc envoyer une lettre à
tous les partis parlementaires, leur demandant dire s’ils voudraient – oui ou
non – soutenir une telle démarche. Si introduit, le certificat vert numérique
sera obligatoire tant pour les étudiants que pour tout le personnel des universités,
précise encore Sorin Cîmpeanu.
Pour leur part, les représentants des étudiants s’opposent
à l’idée que leur accès à l’éducation universitaire soit conditionné par la
vaccination. A noter aussi que dans le milieu universitaire roumain le taux de
vaccination est d’environ 55%, donc inférieur à la moyenne européenne. La seule
qui affiche un taux de vaccination de plus de 90% est l’Université de médecine
de Târgu Mures (centre). Autant de voix contradictoires dans le milieu éducationnel
de Roumanie en ce moment. (Trad. Valentina Beleavski)